Le Royaume chérifien continuera à participer à la formation militaire des officiers originaires des pays frères du Sahel, a affirmé le chef du gouvernement marocain, Saad Dine El Otmani, à N’Djamena, la capitale tchadienne.
A l’ouverture du 7e sommet des chefs d’Etat du G5-Sahel, hier lundi, le Maroc a en outre réaffirmé son engagement à soutenir la mise en place du collège de Défense du G5-Sahel à Nouakchott (Mauritanie).
La lutte contre le terrorisme est également un combat sur le terrain des idées. Le Roi Mohammed VI, veille à ce que le Maroc continue à former des imams issus de la région au sein de l’Institut Mohammed VI de formation des imams, rappelant que 937 inscrits des pays de la Cedeao ont pris part aux cycles de formation au titre de l’année 2018-2019. Plusieurs centaines exercent déjà dans leurs pays d’origine, contribuant ainsi à contrer l’extrémisme religieux, a-t-il relevé.
Evoquant le combat contre le terrorisme, le responsable gouvernemental marocain a souligné que la victoire durable contre le terrorisme sera sur le terrain du développement humain et la lutte contre ce fléau se poursuivra sur les fronts politique, économique, social, intellectuel et humain.
« Nous ne sommes pas et nous n’avons jamais été spectateurs de ce qui se passe au Sahel », a dit El Otmani. « Comme vous, nous ne nous le permettons pas. Nous sommes solidaires de nos amis, les pays de la région, pour contrer cette menace qui nous touche directement », a-t-il affirmé.
« Nous nous réunissons encore pour redire toute notre détermination à vaincre l’ennemi qui, regardons la réalité en face, n’est pas encore hors d’état de nuire », a-t-il insisté, faisant observer que bien que 2020 ait connu moins d’attaques que 2019, elle a aussi connu quelques-unes des pires attaques jamais enregistrées.
Dans certains pays, le nombre des victimes a été multiplié par 5, alors que plus de 3,5 millions de personnes sont aujourd’hui réfugiés et déplacés internes. Et l’ « Etat islamique », moribond ailleurs, continue de sévir au Sahel, où 41% des attaques entre 2019 et 2020 lui sont imputables, a-t-il noté.
Et de souligner qu’au moment où le G5 réussit à étrangler la franchise terroriste dans son espace d’intervention, ces groupes armés cherchent à s’implanter dans des zones jusque-là épargnées et avancent jusqu’au Golfe de Guinée.
Pour le chef du gouvernement, la frontière entre terrorisme, séparatisme et criminalités transnationales organisées se fait encore plus ténue, les interconnexions sont lucratives, et donc grandissantes et le butin se chiffre en centaines de millions de dollars.
HA/APA