Des panélistes proposent plusieurs voies pour réussir la médiation dans les conflits au Sahel.
La 8e édition de la Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO), organisée par le Policy Center for the New South (PCNS), a débuté lundi à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Rabat, sous le thème : « La médiation dans les conflits internes africains ».
Poursuivant ses travaux jusqu’au 11 juin, cette conférence a pour objectif de mettre en lumière l’urgence de solutions efficaces aux défis sécuritaires actuels et émergents sur le continent, en soulignant l’importance du dialogue et de la négociation pour instaurer une paix durable.
Le second panel, intitulé « L’innovation pour une meilleure coordination des processus locaux, nationaux, régionaux et internationaux », a abordé les innovations nécessaires pour renforcer la coordination entre ces différents niveaux, afin d’améliorer l’efficacité des processus de médiation. Les discussions ont permis de partager des approches intégrées pour une gestion des conflits plus efficace, coordonnée et non concurrentielle, notamment en intégrant mieux les approches de médiation de l’Union africaine (UA), des communautés économiques régionales (CER) et des Nations unies (ONU).
Les intervenants, Paul-Simon Handy, Directeur régional Afrique de l’Est et représentant auprès de l’Union africaine, Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de la République islamique de Mauritanie, Loredana Teodorescu, Responsable du Réseau des Femmes médiatrices de la Méditerranée, et Norman Sempijja, Professeur associé à l’Université Mohammed VI Polytechnique, ont participé à ce panel, modéré par Mohammed Loulichki, chercheur principal au Policy Center for the New South.
Paul-Simon Handy a mis en avant l’importance de la médiation efficace pour le Sahel, arguant que les structures uniques des arrangements de paix et de sécurité en Afrique nécessitent des outils de médiation améliorés. Il a souligné les progrès de l’Union africaine en matière de professionnalisation de ses efforts de médiation tout en appelant à une meilleure coordination impliquant la société civile et le secteur privé.
Revenant sur la bonne gouvernance et la liberté de la presse dans la lutte contre la corruption pour une médiation efficace, Ahmedou Ould Abdallah a affirmé que les conflits complexes d’aujourd’hui nécessitent des stratégies de gouvernance et de médiation solides, appelant à une meilleure gouvernance pour atteindre une paix durable.
De son côté, Loredana Teodorescu a souligné l’importance de l’intégration des femmes dans les processus de médiation. Elle a plaidé pour des partenariats mondiaux et un soutien financier en vue de résoudre les problèmes structurels. Mme Teodorescu a indiqué que l’amplification des voix diverses est essentielle pour une résolution efficace des conflits et la promotion d’une paix durable.
Quant à Norman Sempijja, il a évoqué la nécessité d’une médiation continue et adaptative pour le maintien de la paix. Il a mis en exergue la complexité des conflits, comme ceux au Soudan et en Libye, et l’importance de médiateurs légitimes pour parvenir à une paix durable.
MN/te/APA