Avec des prévisions d’un début de saison pluviale précoce à normal dans le Sahel, le Mali vit dans l’alerte d’un risque élevé d’inondations, selon les tendances dévoilées pour l’ensemble du Sahel.
Du 21 au 25 avril 2025, Bamako a accueilli le Forum régional sur les prévisions climatiques saisonnières pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Sous la présidence de la ministre des Transports et des Infrastructures, Dembélé Madina Sissoko, l’événement a réuni météorologues, hydrologues et experts agricoles venus de 17 pays.
Organisé par le Centre climatique régional AGRHYMET en collaboration avec l’Agence nationale de la météorologie du Mali, le forum a présenté les grandes tendances attendues pour la saison des pluies 2025. Les prévisions annoncent un début de saison précoce à normal dans la région sahélienne, tandis que la zone soudanienne pourrait connaître un démarrage normal à légèrement tardif. Les écoulements dans les bassins fluviaux, notamment ceux des fleuves Niger et Sénégal, devraient dépasser les moyennes habituelles — une situation porteuse d’espoirs pour l’agriculture, mais aussi de risques accrus pour les zones vulnérables.
Le contexte climatique demeure préoccupant. D’après le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la température moyenne au Sahel a déjà augmenté de 1,2 °C par rapport aux niveaux historiques, rendant les précipitations plus erratiques et la planification agricole plus complexe. Les experts réunis à Bamako ont mis en garde contre un risque élevé d’inondations : en 2023, plus de 220 000 personnes ont été affectées par les fortes pluies au Mali, pour des pertes estimées à 18 milliards de francs CFA, selon l’OCHA.
Plutôt que de multiplier les recommandations classiques, les participants ont mis l’accent sur l’urgence de renforcer les systèmes d’alerte communautaires, d’améliorer la gestion des bassins versants, et d’adapter les pratiques agricoles aux nouvelles réalités climatiques. Une approche intégrée s’impose pour protéger à la fois les populations et les productions agricoles, tout en limitant les impacts économiques des inondations à répétition. La planification locale devra désormais s’appuyer davantage sur les prévisions climatiques, en promouvant une agriculture plus résiliente et une urbanisation mieux maîtrisée.
En clôturant les travaux, Madame Dembélé Madina Sissoko a rappelé que la prévision climatique doit devenir un levier stratégique des politiques publiques de développement. Dans un contexte de défis environnementaux croissants, le climat est appelé à jouer un rôle central en matière de sécurité alimentaire, d’aménagement du territoire et de protection des populations.
Le Forum de Bamako marque ainsi une étape importante dans la préparation à la saison des pluies 2025 : une période prometteuse sur le plan hydrique, mais qui appelle à une anticipation rigoureuse pour relever les défis qu’elle apportera.
MD/te/Sf/APA