Lors de la Global Growth Conference 2025, Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a appelé à une refondation du modèle économique africain, fondée sur l’investissement, la souveraineté et la transition énergétique.
Pour refonder le modèle économique africain, s’appuyant sur l’expérience marocaine comme exemple concret, le président de la CGEM, Chakib Alj défend une approche pragmatique visant à redonner à l’Afrique la maîtrise de son destin économique.
Malgré un potentiel immense – 60 % des terres arables non exploitées, 60 % des ressources solaires mondiales et une population jeune et dynamique – le continent ne capte que 3 % des investissements directs étrangers mondiaux. Une anomalie que Chakib Alj impute à des déséquilibres structurels profonds.
Face à ce constat, il a plaidé pour une modernisation des mécanismes de financement, en diversifiant les instruments et en mobilisant les marchés de capitaux africains. Il a notamment cité le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, qui ambitionne de générer un effet de levier de 15 milliards de dollars, comme un modèle à suivre.
Les obligations vertes pourraient, selon lui, constituer un levier stratégique pour financer la transition énergétique. Le Maroc, classé 8e au Climate Change Performance Index 2024, vise 52 % de capacités renouvelables à l’horizon 2027.
Chakib Alj a aussi mis en lumière les projets d’hydrogène vert à Dakhla, portés par l’initiative « Maroc Hydrogène Vert », soulignant l’urgence pour l’Afrique de cesser d’être « périphérique dans la transition énergétique mondiale ».
Il a enfin insisté sur l’impératif d’industrialiser localement les chaînes de valeur, de réformer le cadre juridique et d’élever les compétences, en particulier dans le numérique et l’intelligence artificielle. L’activation effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) reste, selon lui, un levier déterminant pour accélérer l’intégration régionale et changer d’échelle.
SL/te/Sf/APA