Alors que la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une recrudescence alarmante des cas de Mpox, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à une mobilisation internationale pour améliorer rapidement l’accès aux tests de diagnostic, particulièrement dans les pays à faible revenu.
Dans un contexte de résurgence inquiétante de la Mpox (anciennement connue sous le nom de variole du singe) en Afrique, l’OMS a lancé jeudi un appel pressant aux fabricants de tests de diagnostic pour accélérer la production et la distribution de kits de dépistage.
Cette initiative intervient alors que la République démocratique du Congo (RDC) a signalé plus de 1000 cas suspects en une seule semaine, mettant en lumière l’urgence de la situation.
« Les tests de diagnostic jouent un rôle clé pour traiter et soigner le plus rapidement possible les personnes touchées et empêcher ainsi la propagation du virus. Nous invitons les fabricants à soumettre sans délai leurs produits pour une autorisation d’utilisation d’urgence », a déclaré un porte-parole de l’OMS, cité par une note parvenue ce vendredi à APA.
Depuis 2022, l’OMS dit avoir distribué environ 150 000 tests de diagnostic de la Mpox dans le monde, dont plus d’un quart ont été acheminés vers des pays africains. L’organisation prévoit de livrer 30 000 tests supplémentaires aux pays africains dans les semaines à venir, mais reconnaît que cela reste insuffisant face à l’ampleur de la crise.
La situation en RDC est particulièrement préoccupante. Le pays fait face non seulement à une augmentation rapide des cas, mais aussi à l’émergence d’une nouvelle souche virale Ib dans la province du Sud-Kivu.
En réponse, l’OMS a collaboré avec le gouvernement congolais pour équiper six nouveaux laboratoires capables de diagnostiquer la Mpox, depuis mai 2024, permettant ainsi de décentraliser les capacités de diagnostic des grandes villes vers les provinces touchées.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a souligné l’urgence de la situation en déclarant le 14 août 2024 que la recrudescence de la Mpox en RDC et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
« Il est crucial d’élargir l’accès aux services de diagnostic », a insisté le Dr Tedros, ajoutant que « ces tests sont essentiels pour renforcer les capacités des laboratoires, améliorer les enquêtes sur les cas, la recherche des contacts, et permettre une notification en temps opportun. »
L’OMS a également mis à jour ses orientations sur les tests diagnostiques afin de pouvoir détecter la nouvelle souche du virus. La méthode de référence reste la détection de l’ADN viral par PCR, réalisée sur des échantillons prélevés sur des lésions cutanées.
Pour faciliter l’accès rapide à ces tests essentiels, l’OMS a activé son protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence (EUL). Ce mécanisme permet d’approuver l’utilisation de produits médicaux tels que des vaccins, des tests et des traitements dans des situations d’urgence, aidant ainsi les pays qui n’ont pas encore approuvé ces produits via leurs procédures nationales à y accéder rapidement.
ARD/Sf/te/APA