Les autorités de la capitale française ont confirmé qu’elles allaient donner à la rue du 18ème Arrondissement le nom d’Aminadab Birara, un Rwandais mort lors du génocide contre les Tutsis en 1994.
Birara est mort en menant héroïquement ses compatriotes tutsis contre les milices Interahamwe. La décision de baptiser une rue à son nom d’Aminadab Birara est une initiative de la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est également rendue récemment au Rwanda, notamment au centre de commémoration du génocide de Gisozi.
Cette initiative a été accueillie positivement par les organisations de survivants du génocide, dont Ibuka-France. Le président d’Ibuka France, Etienne Nsanzimana, a félicité Paris pour cette décision qui vise à conserver l’histoire du génocide contre les Tutsis.
En mai dernier, le président français Emmanuel Macron, lors de sa visite au Rwanda, a reconnu le rôle de la France dans le génocide. Il a admis que Paris avait ignoré l’avertissement du massacre. « Les tueurs qui ont hanté les marais, les collines, les églises n’avaient pas le visage de la France. Le sang qui a coulé n’a pas déshonoré ses armes ni les mains de ses soldats, qui ont eux aussi vu l’innommable de leurs propres yeux, pansé des blessures et étouffé des larmes » disait-il.
Aminadaba Birara a été choisi en raison de ses actes héroïques de lutte contre les milices Interahamwe et est considéré comme un « héros de Bisesero » sur la base de différents témoignages. Pendant le génocide, les Tutsis ont été pourchassés et certains se sont réfugiés dans les vallées et les montagnes. Ceux qui se sont réfugiés dans les montagnes de Bisesero se sont battus jusqu’à leur dernier souffle.
Aminadab Birara a mobilisé tous les Tutsis de la région, y compris les enfants et les femmes, pour qu’ils quittent leurs maisons et s’installent dans les montagnes et commencent à jeter des pierres en direction des milices.
Malgré son combat acharné, Birara a été tué par une grenade lancée par des combattants Interahamwe ; il avait échappé à la mort à plusieurs reprises. L’homme, alors âgé de 68 ans, est mort le 25 juin 1994 avec près de 5.000 autres Tutsis qui avaient trouvé refuge sur la colline de Bisesero, dans l’ouest du Rwanda.
« De hautes collines ondulées, souvent séparées par de profondes vallées », c’est ainsi que l’accusation du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a décrit Bisesero, qui est entrée dans l’histoire du Rwanda comme une « scène sanglante » où des milliers de Tutsis ont succombé aux machettes des Interahamwe.
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