L’ancien président kenyan Mwai Kibaki est décédé ce vendredi 22 avril 2022 à l’âge de 90 ans, a annoncé la télévision publique sur sa page Twitter.
Mwai Kibaki a dirigé le Kenya de 2002 à 2013. Il avait remplacé à la tête du pays Daniel arap Moi, décédé le 4 février 2020. « C’est un triste jour pour nous en tant que pays. Nous avons perdu un grand leader, l’ancien président Mwai Kibaki », a déclaré son successeur et actuel président Uhuru Kenyatta dans une annonce solennelle retransmise à la télévision.
Mwai Kibaki est un acteur majeur de la vie politique kényane depuis les indépendances. Ancien professeur d’économie formé en Ouganda et à Londres, il est arrivé au pouvoir en 2002 avec l’ambition de lutter contre la corruption.
Une mission en demi-teinte pour cet économiste chevronné et ancien ministre des Finances. En effet, plusieurs scandales et des violences politiques vont rythmer ses onze années de pouvoir.
En 2007, sa réélection à la présidentielle, la plus serrée de l’histoire du pays, devant l’opposant historique Raïla Odinga, fait basculer le pays dans le chaos. Des affrontements ethniques entre Kikuyu dont il est originaire, Kalenjin et Luo d’Odinga, font plus de 1000 morts.
Une page sombre de son règne qui n’efface pas les nombreux progrès économiques enregistrés par le troisième chef d’Etat de l’histoire politique du Kenya post indépendance. « Nous nous souviendrons toujours du président Kibaki comme du gentleman de la politique kényane, d’un débatteur brillant, dont l’éloquence, l’esprit et le charme l’emportaient, encore et encore », a dit M. Kenyatta, sans préciser la cause de son décès.
Glorifié pour sa croissance depuis les années 2000, le Kenya amorce son décollage économique à travers le plan Vision2030 de Kibaki poursuivi par son successeur Uhuru Kenyatta.
Grâce à ses nombreux projets, il réussit à faire du Kenya un moteur économique en Afrique de l’Est, grâce à une diversification de ses partenariats extérieurs et un rapprochement avec la Chine.
L’éducation et la santé ont notamment bénéficié de plusieurs réformes durant son règne. Sur le plan des infrastructures, Il lance au début de son second mandat le ligne de chemin de fer à voie normale qui relie la grande ville portuaire de Mombasa, sur l’océan Indien, à Nairobi, la capitale.
Parlementaire pendant cinq décennies, Kibaki fait partie de l’équipe qui a rédigé la Constitution kényane. Une nouvelle charte fondamentale plus ambitieuse dans la division des pouvoirs et la décentralisation, qui sera adoptée en 2010 lors d’un référendum.
Après son départ de la présidence en 2013, il se retire de la vie politique et s’installe dans son fief de Nyeri à une centaine de kilomètres au nord de Nairobi.
CD/APA