La Haute commission électorale libyenne (HNEC, sigle en anglais) , a informé Saïf al-Islam Kadhafi, qu’il ne pouvait pas se présenter à la présidentielle du 24 décembre 2021.
La commission électorale a déclaré la candidature du fils de Mouammar Kadhafi irrecevable en raison des implications juridiques liées à son dossier. Le procureur militaire de Tripoli avait demandé à la Haute commission électorale (HNEC) libyenne de ne pas traiter sa candidature, arguant qu’il fait l’objet d’accusations de « crimes de guerre ». Saïf est recherché par la Cour pénale internationale pour les « meurtres commis pendant le soulèvement » en 2011 qui avait fini par renverser son père. Pour justifier l’exclusion de Seif al-Islam Kadhafi, la HNEC a notamment invoqué des articles de la loi électorale stipulant que tout candidat « ne doit pas avoir été condamné pour un crime déshonorant », et doit présenter « un extrait de casier judiciaire vierge ».
Kadhafi fils a la possibilité de faire un recours devant la justice libyenne qui l’avait condamné à mort par contumace en 2015 pour « crimes de guerre » lors d’un procès auquel il a pris part à distance. Cette semaine, il a ouvert un compte Twitter qui a été aussitôt suspendu pour des raisons qui n’ont pas encore été expliquées par le réseau social. Outre Seif al-Islam, d’autres personnalités du régime de Kadhafi figurent sur la liste des candidats exclus, notamment l’ex-secrétaire et argentier du défunt dirigeant, Bachir Saleh, et l’un de ses anciens porte-parole, Khaled Kaïm.
Parmi les autres candidats à ce scrutin qui doit marquer la fin d’une transition politique chaotique en Libye, figurent l’influent ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah et le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle l’est et une partie du sud libyen. Ce dernier aurait la nationalité américaine, ce qui pourrait également compromettre sa candidature. Haftar est aussi accusé « de crimes de guerre commis lors de son assaut 2019-2020 sur Tripoli ». Le maréchal nie fermement ces accusations et dément détenir la nationalité américaine.
On note parmi les candidats à cette présidentielle, la présence de Leila Khalifa, une femme de 46 ans, militante des droits des femmes. Soixante candidats avaient déposé leurs dossiers à la Commission électorale pour participer à l’élection présidentielle prévue le 24 décembre 2021. La liste définitive des candidats devrait être publiée début décembre, une fois les vérifications et les appels terminés.
WN/as/fss/cgd/APA