Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a qualifié de « positives » les réunions tenues à Washington sur le barrage de la Renaissance éthiopien sous les auspices des États-Unis et avec la participation du président de la Banque mondiale.
Par Mohamed Fayed
Selon lui, ces réunions ont abouti à des résultats positifs qui détermineraient le cours des négociations et établiraient un calendrier précis. En effet, il a été convenu de la tenue de quatre réunions des trois pays (Egypte, Soudan et Ethiopie) au niveau des ministres des ressources en eau, avec la participation de représentants des États-Unis et de la Banque mondiale en vue de parvenir à un accord consistant en le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance dans les deux mois d’ici le 15 janvier 2020.
Deux autres réunions seront tenues à Washington sur invitation du secrétaire américain au Trésor afin d’évaluer les progrès de ces négociations.
Pour rappel, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont convenu lors de leur réunion à Washington de tenir quatre réunions techniques au niveau des ministres de l’eau. Ces réunions seront tenues à Washington, le 9 décembre 2019 et le 13 janvier 2020, pour évaluer les progrès accomplis. Si aucun accord n’est trouvé d’ici le 15 janvier 2020, les ministres des Affaires étrangères conviendront que l’article 10 de la Déclaration de principes de 2015 sera invoqué.
La Déclaration de principes concernant l’édification du barrage de la Grande renaissance, signée entre les trois pays en 2015, traite du règlement pacifique des différends. Selon son artice 10, les trois États règlent leurs différends nés de l’interprétation ou de l’application de l’accord par consensus, par voie de consultation ou de négociation, conformément au principe de bonne foi ».
Si les parties ne parviennent pas à résoudre leur différend par le biais de consultations ou de négociations, elles peuvent collectivement demander la conciliation, la médiation ou renvoyer l’affaire aux chefs d’État des trois pays.
Le barrage Grande renaissance sera en 2017 le plus imposant de tous les barrages hydroélectriques d’Afrique. Avec une puissance de 6 000 mégawatts d’électricité, soit trois fois la puissance du barrage d’Assouan, ou encore huit fois la production totale d’électricité du Sénégal, sept fois celle de la Guinée.
Le barrage Grande renaissance, encore appelé Barrage du millénaire, va permettre à l’Ethiopie d’exporter de l’électricité chez ses voisins. Les deux Soudan, Djibouti, le Kenya, le Yémen, tous sont intéressés par cette électricité à bas coût et dont l’exportation rapportera à l’Ethiopie 700 millions d’euros par an.
Le barrage coûtera au total 4,5 milliards d’euros. Une somme financée à la fois par l’Etat et les Ethiopiens via un emprunt obligataire lancé par le gouvernement.
Outre l’électricité, le barrage va permettre à l’agriculture irriguée de faire un bond en avant. Aujourd’hui, seuls 3 % des terres agricoles sont irriguées. Dans deux ans, les agriculteurs auront à disposition une partie des 63 milliards de mètres cubes d’eau retenues par le barrage.
HA/APA