Une évaluation des manuels scolaires, étendue à la Côte d’Ivoire, à l’Ile Maurice et au Gabon, vise à engager ces Etats dans les réformes nécessaires à la transformation de l’éducation.
Abidjan a abrité, ce lundi 9 décembre 2024, un atelier régional de mutualisation des résultats de l’évaluation des manuels scolaires de la Côte d’Ivoire, de l’Ile Maurice et du Gabon, organisé par la Conférence des ministres de l’Education des Etats de la Francophonie (COFEMEN).
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet ressources éducatives mis en œuvre par l’UNESCO et financé par l’Agence française de développement (AFD). La phase d’extension à ces trois nouveaux pays a également bénéficié de l’appui de la Direction du développement et de la coopération suisse.
Alioune Badara Diop, directeur de l’Institut national d’études et d’actions pour le développement de l’éducation au Sénégal, consultant en évaluation des manuels scolaires, a présenté les résultats de l’évaluation des manuels scolaires de ces trois pays.
« Aujourd’hui, nous nous sommes rendus compte avec les résultats que sur les trois dimensions considérées, la dimension éditoriale, l’ancrage socio-culturel, la dimension pédagogique et didactique, il y a des efforts à faire pour améliorer nos manuels », a déclaré M. Alioune Badara Diop.
L’exercice, dira-t-il, a « montré qu’au plan pédagogique, il y a plus de difficultés. C’est donc dire qu’il y a nécessité de prendre en compte les recommandations », au nombre desquelles, « nous avons ciblé les concepteurs de manuels ».
Pour Alioune Badara Diop, les concepteurs de manuels scolaires devraient « revisiter les supports, surtout les démarches méthodologiques en sciences pour essayer véritablement de proposer aux enseignants une démarche susceptible de développer la culture scientifique ».
« Il leur est également recommandé de partir du vécu des apprenants et d’essayer de respecter les valeurs et leurs programmes », a-t-il ajouté. Concernant les éditeurs, M. Diop a insisté sur l’amélioration de la durabilité des manuels scolaires et de la qualité des illustrations.
Selon Abdel Rahamane Baba-Moussa, secrétaire général de la Cofemen, l’objectif était « de prouver la qualité des manuels scolaires avec une grille automatisée conçue par la Cofemen », sur la base de l’expérience menée avec d’autres pays africains.
L’extension du Projet ressources éducatives à ces trois derniers pays, la Côte d’Ivoire, le Gabon et l’Ile Maurice, « porte à 11 pays (le nombre des Etats) dont nous avons évalué les manuels scolaires », a fait savoir le professeur Abdel Rahamane Baba-Moussa.
Le secrétaire général de la Cofemen a soutenu qu’au niveau de « la dimension culturelle, il faut qu’on retrouve dans le manuel scolaire tout ce qui a été retenu comme important pour être transmis aux élèves du point de vue de la culture, au sens universel, c’est-à-dire les savoirs fondamentaux ».
« Nous avons plusieurs objectifs au niveau de chaque pays, déjà, il faut que l’on puisse remédier les observations spécifiques qui ont été faites », a indiqué M. Abdel Rahamane Baba-Moussa, confiant que « nous allons vers un référentiel commun des compétences. »
Il a, en outre, fait savoir que dans les 11 pays engagés dans le Projet ressources éducatives, l’objectif « est d’aller vers cette phase de remédiation pour que les manuels scolaires reflètent ce que l’on veut transmettre aux élèves ».
Raoul Kouadio, directeur de cabinet, représentant la ministre ivoirienne de l’Education et de l’Alphabétisation, le professeur Mariatou Koné, présidente en exercice de la Cofemen, a assuré que toutes les observations seront prises en compte pour une offre éducative inclusive et de qualité.
Le représentant du Bureau de l’Unesco en Côte d’Ivoire, Désiré Gnackaby, responsable du programme éducation de l’organisation, a souligné que la qualité des manuels scolaires est au cœur de la qualité de l’apprentissage et de l’acquisition des compétences.
M. Gnackaby a relevé que la disponibilité des ressources éducatives est importante pour atteindre les objectifs en matière d’accès à une éducation inclusive et de qualité. Il est d’ailleurs prouvé que l’apprentissage des enfants est nettement amélioré lorsque ceux-ci ont accès à du matériel pédagogique de qualité et en quantité suffisante.
Cette évaluation de la qualité des manuels mise en œuvre par l’Unesco avec l’expertise technique du Cofemen, a lieu également dans le cadre du Programme d’appui au changement et à la transformation de l’éducation (PACTE).
Le but de cette évaluation est d’accompagner les pays dans la mise en œuvre de politiques et de stratégies nationales qui permettent d’améliorer l’accès de tous les élèves scolarisés au primaire et au secondaire à un ensemble de ressources éducatives de qualité.
AP/Sf/APA