Plus de vingt nations africaines se sont engagées à participer à la transformation de leur façade Atlantique en un centre mondial d’investissement, de services et de tourisme, suivant l’initiative royale marocaine.
La capitale marocaine a accueilli, du 2 au 6 février, une réunion de haut niveau réunissant les présidents et représentants des institutions parlementaires des pays africains Atlantiques. Cette rencontre, qui s’est tenue à la Chambre des représentants du Maroc, a été marquée par l’adoption de la Déclaration de Rabat, un document fondateur affirmant le soutien unanime aux initiatives stratégiques impulsées par le Roi Mohammed VI.
Parmi les personnalités présentes figuraient Louis Gbèhounou Vlavonou, président de l’Assemblée nationale du Bénin, Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale du Congo, Tajudeen Abbas, président de la Chambre des représentants du Nigéria, et Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, aux côtés de nombreux autres dirigeants parlementaires africains.
La Déclaration de Rabat souligne l’adhésion des participants au Processus des États africains Atlantiques (AASP), une initiative marocaine ambitieuse visant à transformer la façade atlantique du continent en un espace d’intégration économique, de prospérité partagée et de connexion stratégique avec le reste du monde. Ce processus s’inscrit dans une vision à long terme de développement durable et de coopération régionale renforcée.
Le président de la Chambre des représentants du Maroc, Rachid Talbi Alami, a salué la forte mobilisation des dirigeants parlementaires autour de cette initiative royale.
« Les participants ont exprimé la nécessité de créer une institution dédiée pour accompagner les gouvernements dans la mise en œuvre des projets issus de ce processus », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue des travaux.
Les dirigeants parlementaires ont unanimement salué deux projets majeurs portés par le Maroc : le gazoduc Nigéria-Maroc et l’initiative d’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique. Le premier, un projet d’envergure reliant 13 pays africains à l’Europe, est perçu comme un levier essentiel pour le développement énergétique et économique de la région. Le second vise à offrir aux États sahéliens enclavés une ouverture sur l’Atlantique, favorisant ainsi leur intégration commerciale et leur développement économique.
Ces projets, jugés stratégiques, ont été largement applaudis pour leur potentiel à transformer les dynamiques économiques régionales et à renforcer les liens entre les pays africains atlantiques.
La Déclaration de Rabat n’a pas manqué de souligner les défis pressants auxquels le continent est confronté, notamment les mouvements séparatistes, le terrorisme, l’extrémisme violent et les conflits transfrontaliers. Toutefois, les dirigeants ont mis en avant les immenses potentialités de l’Afrique, en particulier ses vastes terres arables, ses ressources minières et son potentiel énergétique stratégique pour l’industrie mondiale et les technologies de pointe.
Dans ce contexte, la déclaration appelle à l’établissement de partenariats économiques justes et équilibrés, fondés sur l’intérêt mutuel. Il s’agit de promouvoir la renaissance africaine à travers des investissements ciblés, le transfert de technologies, le développement des compétences et le partage des connaissances.
Vers une coopération parlementaire structurée
Pour assurer le suivi des engagements pris, les participants ont décidé de créer un réseau parlementaire des États africains atlantiques. Ce réseau sera doté d’un secrétariat technique chargé de coordonner les initiatives et de veiller à la mise en œuvre des projets. Cette structure vise à renforcer le dialogue interparlementaire et à favoriser une coopération continue sur des sujets clés tels que la gestion durable des ressources, la sécurité maritime, l’investissement et l’intégration régionale.
Les vingt pays représentés ont exprimé leur volonté de transformer leur littoral Atlantique en un pôle international d’investissement, de services et de tourisme, affirmant ainsi leur ambition de faire de cette région un moteur de développement pour l’ensemble du continent.
La Déclaration de Rabat se conclut sur un appel à la confiance mutuelle entre les nations africaines : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ». Ce principe fondamental est accompagné d’une exhortation à privilégier le dialogue et les moyens pacifiques pour résoudre les différends. Les participants ont également insisté sur la nécessité de promouvoir le Processus des États africains Atlantiques sur la scène internationale, afin d’attirer les investissements des États, des institutions financières et des entreprises internationales.
Cette réunion parlementaire marque ainsi une étape décisive dans la consolidation des relations entre les pays africains Atlantiques, posant les jalons d’une coopération durable et fructueuse au service du développement et de la stabilité du continent.
MK/ac/Sf/APA