Le Burkina, le Mali et le Niger franchissent une étape cruciale dans leur processus de séparation avec la CEDEAO, en orchestrant une réunion diplomatique stratégique à Ouagadougou.
Dans un contexte géopolitique tendu, les hauts fonctionnaires de la Confédération des États du Sahel (AES) sont pied d’œuvre pour définir une feuille de route précise et consensuelle, à leur de la rupture avec la Cédéao. Dans cette optique, le Secrétaire général du ministère burkinabé des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, l’ambassadeur Issa Boro, a ouvert ce vendredi les travaux préparatoires de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Bloc sahélien prévue dimanche 26 janvier 2025 à Ouagadougou.
Les experts burkinabè, maliens et nigériens examineront pendant deux jours les points inscrits à l’ordre du jour, relatifs aux formalités de sortie de la Confédération de la Cédéao. L’objectif principal : harmoniser les positions des pays membres et élaborer une stratégie concertée pour les futures négociations.
Dans son allocution, indique le ministère burkinabè des Affaires étrangères, l’ambassadeur Boro a souligné l’engagement de son pays dans la construction d’un nouvel espace de paix, de sécurité et de progrès socio-économique pour les populations de l’AES.
« Nous allons définir une démarche commune de négociation pour préserver et promouvoir les intérêts des pays du Sahel, et constituer une équipe pluridisciplinaire chargée d’approfondir notre stratégie », a déclaré l’ambassadeur Boro.
Les délégations du Niger et du Mali, conduites respectivement par les ambassadeurs Ousmane Alhassane et Mahamane Amadou Maïga, ont salué l’initiative. Le chef de la délégation nigérienne a qualifié cette rencontre de « pas décisif vers la sortie de la Cédéao », tandis que son homologue malien a insisté sur la nécessité de « sérénité et d’apaisement » pour les populations.
La date du 28 janvier 2025 est officiellement retenue pour la consécration du retrait des pays de l’AES de la Cédéao.
En janvier 2024, les trois pays ont annoncé leur retrait de l’organisation régionale, qu’ils accusent d’être sous l’influence de puissances internationales, notamment la France. En réponse, la Cédéao a prolongé de six mois le délai de sortie, invoquant la nécessité de permettre aux présidents sénégalais et togolais, mandatés lors du sommet de juillet 2024, de poursuivre les discussions avec les dirigeants de l’AES en vue d’un éventuel retour au sein de l’institution. Les dirigeants de l’AES ont toutefois rejeté cette prorogation, la qualifiant de décision unilatérale visant à entraver leur démarche de reconquête de leur souveraineté. Signe de sa détermination à rompre avec la Cédéao, l’AES a annoncé, par l’intermédiaire de son président en exercice, le général Goïta, la mise en circulation de son passeport à partir du 29 janvier.
AC/Sf/APA