Un appel passionné a été lancé depuis Laâyoune, dans le sud du Maroc, en faveur d’une Afrique consciente de ses forces, créative et résolument tournée vers l’avenir. Lors d’un colloque international organisé par la Ligue des écrivaines du Maroc et d’Afrique, auteurs, chercheurs et intellectuels africains ont plaidé ce week-end pour une refondation des imaginaires africains et une mobilisation collective au service du développement du continent.
Placée sous le thème « L’Afrique, de la littérature de libération à la pensée de développement », un colloque international a réuni à Laâyoune, capitale du Sahara marocain, des personnalités académiques, culturelles et institutionnelles de plusieurs pays africains. Leurs réflexions ont convergé vers une vision commune : celle d’une pensée africaine orientée vers l’action, la citoyenneté et l’innovation, rompant avec les paradigmes hérités du passé.
Parmi les principales recommandations figurent la création d’un Centre africain d’études sur la libération et le développement, destiné à nourrir la réflexion stratégique sur des modèles de transformation endogènes pour le continent, ainsi que le lancement d’une bibliothèque numérique panafricaine, visant à préserver et valoriser les mémoires, savoirs et productions intellectuelles africaines.
Le colloque a aussi proposé l’établissement d’un Réseau des jeunes penseurs africains, pour favoriser les échanges intergénérationnels, stimuler la circulation des idées et alimenter une dynamique intellectuelle continue au sein des sociétés africaines. Les participants ont également insisté sur la nécessité de renforcer les médias africains et d’investir dans une diplomatie culturelle ambitieuse, capable de diffuser cette pensée de développement tant au niveau régional qu’international.
Sous le haut patronage des autorités locales, l’événement a été salué comme une contribution significative à la dynamique de coopération sud-sud portée par le Maroc. Il a mis en avant le rôle stratégique de Laâyoune, non seulement comme carrefour de la coopération maroco-africaine, mais aussi comme espace de dialogue et de projection intellectuelle pour une Afrique en quête de souveraineté culturelle et de progrès partagé.
Cette rencontre s’inscrit dans un contexte où les défis du développement africain nécessitent des solutions créatives et concertées, fondées sur les ressources humaines, culturelles et scientifiques du continent. Les organisateurs ont appelé à la continuation de ce dialogue à travers d’autres initiatives régionales et continentales, afin de permettre à l’Afrique de rédiger elle-même son propre récit de transformation.
MK/te/Sf/APA