Des témoins du «Massacre de Duékoué» dans l’ouest ivoirien où plus de 800 personnes ont été tuées pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, ont raconté mercredi dans le cadre du procès de Amadé Ouérémi, l’ex-chef de milice, les horreurs vécues par les victimes de ces tueries.
« Ils (les miliciens) ont pris mon mari Sedo Denis le 28 mars 2011 devant moi et ils l’ont fusillé. Ils avaient porté des tenues Dozo (chasseurs traditionnels) et parfois des treillis militaires», a expliqué Dame Douo Celestine au juge du Tribunal de première instance d’Abidjan, avouant que «je ne sais pas si ce sont les hommes d’Amadé Ouérémi ».
A son tour, Donatien Zoé, un jeune homme qui a perdu l’usage de son bras droit, dit avoir essuyé des tirs de la part d’une milice le 29 mars au quartier carrefour de Duékoué. « Alors que je cherchais un refuge, des individus vêtus en tenue Dozo, ont ouvert le feu sur moi. Depuis lors j’ai perdu l’usage du bras droit », a dit M. Zoé.
Poursuivant, ils a ajouté que ces miliciens avaient « tellement tué qu’ils prenaient les corps pour constituer des barrages ». Dans la même veine, Zaha André, un autre témoin, dit avoir perdu sa fille et ses deux petits frères en mars 2011 à Duékoué.
Il a ajouté avoir essuyé lui-même des tirs sur l’une de ses cuisses. « Ils ont tué ma fille et mon petit frère devant moi », a témoigné M. Zaha qui dit connaître l’ex-chef milicien Amadé Ouérémi qui est le principal accusé de ce procès.
L’ex-chef de milice et ancien « seigneur » du mont Péko dans l’extrême ouest ivoirien, Amadé Ouérémi, accusé de crimes de guerre, de meurtres et de génocides à Duékoué (ouest ivoirien) pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, est jugé depuis le mercredi 24 mars dernier au Tribunal première instance d’Abidjan. Il est en détention depuis mai 2013.
LB/ls/APA