Des partis et plate-formes de l’opposition ivoirienne, entre autres, le Pdci, EDS et le FPI/AFD étaient absents samedi à un « dialogue » entre le Premier ministre Hamed Bakayoko et l’opposition, suite à l’appel de l’opposition au boycott de la présidentielle du 31 octobre 2020.
« Nous avons invité les candidats à l’élection présidentielle ou leur représentant (mais) ce format ne convenait pas à certains candidats », a indiqué M. Hamed Bakayoko, à l’ouverture des échanges avec les partis de l’opposition.
Il a dit « regretter » que les représentants de partis qui portent certains candidats retenus à la présidentielle par le Conseil constitutionnel ne soient pas présents, or « quel que soit le niveau de contradiction, nous ne devons jamais arrêter de dialoguer et de discuter ».
« Le gouvernement gardera sa main tendue pour ce dialogue à tout moment parce que comme le disait le président Houphouët, quel que soit le niveau de crise, à la fin c’est le dialogue (et) nous sommes disposés » à discuter, a fait savoir le Premier ministre ivoirien.
« Je les appelle à revenir prendre leur place dans le jeu politique et à représenter leurs militants et les courants de pensées, je les appelle à cesser et à retirer les mots d’ordre qui se traduisent par des actes de violences », a lancé M. Hamed Bakayoko à l’endroit de l’opposition.
Sur la question de violence, « ils le savent, nous seront d’une fermeté implacable. Si vous êtes responsable de violences sur des personnes et des biens publics ou privés, vous assurerez tôt ou tard parce qu’ il y aura des procès », a-t-il prévenu.
« Aujourd’hui, nous avons 10.743 bureaux de vote, on constate ça et là des incidents sur une vingtaine (suite à l’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition), ce n’est pas significatif (mais) je veux leur dire notre foi en l’aboutissement de ce processus », a-t-il dit.
Malgré toutes ces déclarations à la désobéissance civile lancée par l’opposition « nous parlons avec les candidats et leur staff, même ceux qui ne participent pas encore à la campagne », a-t-il ajouté, espérant que « les candidats hésitant et qui appellent au boycott vont revenir à de meilleurs sentiments ».
L’opposition demande un report de l’élection. A ce sujet, le chef du gouvernement a estimé que « c’est important pour notre pays que nous ayons ces élections à bonne date », avant d’ajouter « que les gens arrêtent de penser qu’il va avoir une situation exceptionnelle qui va nous imposer les choses, on n’a pas besoin de cela, qu’ ils viennent discuter ».
« Nous sommes en pleine campagne et j’ai entendu beaucoup d’appels au dialogue, j’ai entendu certains candidats annoncer publiquement qu’ ils manifestent pour obtenir du gouvernement que nous puissions discuter et c’est ce à quoi je fais droit aujourd’hui », a-t-il fait observer.
Au terme des échanges, le ministre en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Sidiki Diakité, a déclaré que les partis politiques ont désapprouvé les actes de violences et souhaité que le dialogue se poursuive avec l’opposition.
Le chef de l’Etat ivoirien a laissé entendre la veille à un meeting marquant l’ouverture de sa campagne électorale, à Bouaké, la métropole du centre ivoirien, qu’il n’y aura pas de report de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
A ce dialogue, huit partis et groupements politiques ont répondu à l’appel du Premier ministre, entre autres, le Rhdp (pouvoir), Concorde, GP-Paix, UDCY, URD, Renouveau démocratique, PACI et AID.
Étaient absents, entre autres, le Pdci (dont le candidat est Henri Konan Bédié), RPP, URD, EDS (dont la candidature du référent politique, Laurent Gbagbo, a été rejetée) et le FPI/AFD (dont le candidat est Affi Nguessan).
AP/ls/APA