Portée par une vision ancrée dans le développement durable, Romy Andrianarisoa défend une transition énergétique durable et inclusive, centrée sur les ambitions de Madagascar, de ses ressources et surtout de sa jeunesse.
Durant son mandat à la présidence de la commission développement durable et éthique du GEM (2020-2023), Romy Andrianarisoa a porté haut les couleurs de Madagascar dans les arènes internationales, se hissant comme une voix malgache à la tribune des conférences d’envergure internationale.
De la COP 26 à la COP 27, en passant par l’Assemblée générale des Nations unies, Romy Andrianarisoa a plaidé pour une transition énergétique en Afrique qui soit juste, durable et au service du développement local.
Pour Romy Andrianarisoa, la transition énergétique ne doit pas seulement répondre aux injonctions globales de décarbonation, mais doit surtout être un levier de transformation économique et sociale pour Madagascar.
« La transition énergétique doit profiter aux Malgaches et ne pas reproduire les logiques d’exploitation du passé », soutient Romy Andrianarisoa pour qui les ressources naturelles constituent un potentiel à valoriser avec responsabilité.
Un nouveau Code minier pour une nouvelle ère
Madagascar regorge de ressources naturelles (pétrole, gaz, pierres précieuses, nickel …) qui suscitent des convoitises depuis près d’un siècle. Déjà dans les années 1920, les géants de l’énergie lorgnaient sur le potentiel pétrolier de la Grande Île.
En tant qu’ancienne directrice des Affaires sociales et de la RSE chez Madagascar Oil, Romy Andrianarisoa a participé à l’élaboration d’une politique RSE pionnière pour le secteur extractif. Cette expérience a jeté les bases d’une approche nationale plus éthique et durable de l’exploitation minière et pétrolière.
En 2023, elle s’engage aux côtés du ministre Olivier Rakotomalala pour contribuer à la révision du Code minier malgache. L’objectif : y intégrer des principes forts de développement durable, comme le transfert de compétences, l’implication des communautés locales, et la préservation des terres malgaches.
« Il faut que Madagascar garde le leadership dans les négociations avec les multinationales. Trop souvent, nous manquons d’expertises locales pour défendre nos intérêts », a-t-elle martelé, estimant qu’il faut former la jeunesse, clé d’une transition énergétique réussie.
Convaincue que l’éducation est le moteur de la souveraineté énergétique, Romy Andrianarisoa s’implique activement dans la formation de la jeunesse malgache. En tant que conférencière à l’École supérieure polytechnique de Vontovorona et à l’IEP, elle sensibilise les futurs ingénieurs et décideurs aux enjeux du développement durable dans les industries extractives.
Elle milite pour une revalorisation des filières scientifiques et techniques, indispensables à une transition énergétique locale, rapide et efficace. L’éolien, le solaire hybride, mais aussi les infrastructures intelligentes font partie des solutions qu’elle encourage.
Madagascar, acteur et non spectateur de son avenir énergétique
Romy Andrianarisoa incarne une vision ambitieuse, où Madagascar devient acteur de sa propre transformation énergétique, et non simple terrain d’exploitation. Cela implique une meilleure gouvernance, un cadre juridique renforcé, mais surtout une vision partagée par l’ensemble des acteurs locaux, des fokontany aux autorités nationales.
Elle estime qu’il faut penser l’énergie comme un héritage pour les générations futures. La transition énergétique ne pourra réussir à Madagascar sans un investissement massif dans les compétences locales, une gouvernance éthique et une gestion responsable des ressources.
Comme le rappelle Romy Andrianarisoa, « nous ne faisons qu’emprunter Madagascar aux générations futures ». Suivant l’exemple de la Norvège et de son fonds souverain bâti sur la transparence pétrolière, Madagascar a une opportunité historique de construire une économie verte, inclusive et résiliente.
Il est temps d’agir pour que cette transition soit, enfin, au service des Malgaches, lance-t-elle. Engagée sur tous les fronts, Romy Andrianarisoa poursuit aujourd’hui son action au sein de plusieurs cercles d’influence internationaux, afin que Madagascar prenne pleinement part aux grandes négociations sur les financements dédiés à la transition énergétique du continent africain.
Elle plaide également pour une diplomatie verte ambitieuse, capable de porter une vision pragmatique et audacieuse, où des solutions comme l’énergie nucléaire seraient explorées pour accélérer l’industrialisation du pays, tout en contournant la dépendance aux énergies fossiles.
AP/Sf/APA