La Cour de cassation de Côte d’Ivoire qui s’est déclarée compétente dans l’affaire Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne accusé de détournement de deniers publics, ordonnera le renvoi de ce dossier devant un Tribunal pour son jugement si elle retient des charges suffisantes.
L’information a été donnée lundi à Abidjan dans une conférence de presse par Adou Richard Christophe, le procureur de la République. Le 07 janvier dernier, M. Adou a saisi cette juridiction aux fins de désignation d’un membre de cette Cour pour procéder à des actes d’instruction, dans la procédure initiée à l’encontre de M. Soro pour les faits de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux.
«Il convient d’indiquer que l’instruction du dossier devant le magistrat désigné par la Cour de cassation, et si celui-ci retient à l’encontre de monsieur Soro Kigbafori Guillaume des charges suffisantes, il ordonnera son renvoi devant un Tribunal pour son jugement», a indiqué M. Adou soulignant que les autres personnes impliquées dans cette affaire demeurent poursuivies devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance d’Abidjan.
Auparavant le magistrat a expliqué que cette procédure devant la Cour de cassation ne concerne que M. Guillaume Soro (et non ses co-accusés) en sa qualité de membre du gouvernement au moment des faits et uniquement pour les faits de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux.
En ce qui concerne les faits d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité pour lesquels M. Soro est également accusé, a souligné M. Adou, leur poursuite « n’obéit à aucune formalité particulière ».
Le procureur de la République qui a passé en revue à cette rencontre avec la presse, les trois dossiers judiciaires ouverts contre l’ancien président du parlement ivoirien et certains et ses proches, a relevé que le mandat d’arrêt international lancé contre M. Soro « est en cours».
« Soyez rassurés, les informations judiciaires sont ouvertes, les enquêtes et les procédures sont en cours», a conclu M. Adou.
Depuis le 23 décembre dernier, après son retour avorté à Abidjan, la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt international contre M. Soro pour atteinte à l’autorité de l’État, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Quinze de ses proches dont des députés ont été également arrêtés pour trouble à l’ordre public et diffusion de fausses nouvelles.
LB/ls/APA