La Confédération des organisations de victimes de la crise ivoirienne (COVICI) a réclamé mercredi à Abidjan un «statut légal et officiel» pour ses membres afin d’encadrer le processus de réparation des victimes dans le pays, a constaté APA sur place.
« La COVICI prie le chef de l’État pour qu’un cadre légal soit élaboré et fonctionnel pour donner un statut officiel et légal aux victimes et encadrer le processus de réparation. La COVICI souhaite que l’avant projet de loi sur le statut des victimes et les modalités de réparation soit adopté et déposé devant l’Assemblée législative correspondante», a plaidé Lassina Kanté, le président de cette organisation dans une conférence de presse-bilan du processus de réparation administrative et judiciaire des victimes des crises en Côte d’Ivoire.
« Au ministère de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, la COVICI plaide pour que le processus de réparation soit conduit avec célérité et clarté. Nous plaidons aussi pour qu’une journée nationale de commémoration et de pardon soit urgemment décrétée afin de booster le processus de consolidation durable de la paix», a ajouté M. Kanté, s’inquiétant des «violences verbales et physiques qui alimentent la vie politique et sociale ivoirienne depuis un certain moment ».
Révélant des chiffres de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes ( CONARIV), le conférencier a fait savoir que sur un total de 19 018 personnes, 62,71% des ayant-droits des personnes décédées pendant la crise ivoirienne n’ont pas encore été pris en charge.
« Des blessés graves, près de 90,82% sur le total d’environ 26783 cas, attendent toujours de bénéficier de la prise en charge de l’État», a-t-il souligné.
« La COVICI observe que l’objectif visé par le chef de l’État en créant la CDVR ( Commission dialogue, vérité et réconciliation) et la CONARIV, de faire éclater la vérité, d’apporter le réconfort de la nation aux victimes et de guérir notre pays de cette tragique crise, sans déroger au respect de la loi, n’est toujours réellement pas atteint», a estimé M. Kanté.
Le président de la COVICI a conclu en appelant « à la prise de conscience» des uns et autres « pour que la Côte d’Ivoire ne retombe pas dans la guerre et que nous ne revivions plus les cauchemars qui ont fait de nous des veufs, des veuves, des orphelins, des mutilés, des malades mentaux, des sans-emplois et des handicapés physiques et moteurs».
LB/ls/APA