La Côte d’Ivoire qui importe pour plus de 400 milliards de Fcfa de riz, envisage d’atteindre l’autosuffisance en 2025, alors que la production locale stagne.
Les sénateurs, membres de la Commission des affaires économiques et financières (CAEF), ont adopté ce dimanche 10 décembre 2023 le budget Programme 2024 du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières.
Le budget 2024 du ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, est doté de 311,1 milliards de Fcfa, dont près de 16 milliards Fcfa consacrés au développement de la culture du riz.
« Le programme Promotion de la riziculture, dont les actions prioritaires sont l’amélioration de l’accès aux semences de qualité, l’aménagement des périmètres rizicoles et l’amélioration de la transformation du riz paddy est évalué à 15.734.452.353 Fcfa, soit 5,06% du budget global du ministère », a précisé le ministre d’Etat, Adjoumani Kobenan.
Une baisse de la production du riz dans plusieurs pays exportateurs et une augmentation de 10% de la consommation mondiale, a engendré une inflation du prix du riz au niveau mondial. Depuis juillet 2023, les prix du riz, en Côte d’Ivoire, connaissent une flambée.
L’un des grands défis du développement de la filière rizicole reste la mécanisation. Le taux de mécanisation visé en 2025 est de 30% contre plus de 5% actuellement. Pour certains observateurs, le défis est éminemment politique, car le pays a le potentiel pour son autosuffisance.
Les stocks disponibles et les différentes commandes en cours, du pays, estimés à plus de 1 million de tonnes, devraient permettre d’assurer une période de couverture des besoins de consommation jusqu’à la fin du mois de mai 2024, voire au-delà, selon le ministère ivoirien du Commerce.
Le riz est une denrée de grande consommation en Côte d’Ivoire avec plus de 2 millions de tonnes par an. Le pays a enregistré une production de riz blanchi de 550.000 tonnes en 2011 contre 1,220 million en 2013 et 1,4 million de tonnes en 2016.
La production du riz blanchi en Côte d’Ivoire devrait atteindre 1,4 million de tonnes en 2023 contre 1,1 million de tonnes en 2022. Le pays qui importe pour plus de 400 milliards de Fcfa de riz, envisage d’atteindre l’autosuffisance en 2025, alors que la production locale stagne.
Le projet de budget 2024 du département ministériel se chiffre à 311.100.857.315 FCFA, soit 2,28% du projet de Budget de l’Etat, adopté à l’unanimité des sénateurs présents. Ce projet de budget est élaboré par natures de dépenses et par programmes.
Les dépenses consacrées au personnel sont évaluées à 11.811.428.243 FCFA et représentent 3,80% du montant global du projet de budget. Les dépenses de biens et services, elles, s’élèvent à 3.946.557.086 FCFA, soit 1,26% du montant global du projet de budget.
Les dépenses d’investissements sont de 195.837.006.249 Fcfa, soit 62,95% du montant global du projet de budget, tandis que les « dépenses de transferts » sont estimées à 99.505.865.737 Fcfa, soit 33,99% du montant global du projet de budget.
Le Programme « Productions et sécurité alimentaire » qui renferme les actions d’amélioration de l’accès aux semences certifiées et intrants homologués ; le renforcement du potentiel de production et la dynamisation des programmes de recherche agricole est de 117.764.561.634 Fcfa.
Le budget du ministère ressort un Programme dédié au « développement rural » qui servira à exécuter des actions prioritaires, notamment l’équipement rural, la maîtrise de l’eau ; le développement et la vulgarisation des technologies de la conservation.
Ce programme devrait permettre également la transformation des produits agricoles, la sécurisation du domaine du foncier rural et l’accompagnement de la professionnalisation des Organisations professionnelles agricoles (OPA) pour un coût prévisionnel de 81.565.054.984 FCFA, soit 26,22% du budget global du ministère.
Avec ce projet de budget, le ministère d’Etat s’attellera à atteindre les objectifs assignés, dont « le but ultime que nous visons est une augmentation rapide des productions vivrières et des revenus de tous les acteurs du secteur agricole », a dit M. Adjoumani Kebenan.
AP/APA