Le gouvernement ivoirien qualifie d‘«allégations » le récent rapport de l’ONG Amnesty International sur la Côte d’Ivoire qui dénonce des « violations » des droits de l’Homme et des « harcèlements judiciaires », dans une déclaration transmise mardi à APA par le ministère de la justice et des droits de l’Homme.
« Le gouvernement, tout en marquant sa grande surprise devant ces allégations », tient à indiquer que dans la Constitution ivoirienne sont « garanties à tous » la liberté d’expression, notamment la liberté de conscience, d’opinion philosophique et de conviction religieuses.
Chaque citoyen a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses idées et ses opinions, toutefois ces libertés s’exercent sous la réserve du respect de la loi, des droits d’autrui, de la sécurité nationale et de l’ordre public, souligne la déclaration du gouvernement ivoirien.
L’ensemble des personnes qui ont fait l’objet de poursuites au cours de ces cinq dernières années, pour publication de fausses informations, n’ont « jamais pu faire la preuve du caractère avéré des informations publiées », relève la déclaration.
Selon Amnesty International « au moins 152 personnes sont mortes en détention depuis août 2014. En juillet 2018, environ 16.000 personnes étaient détenues dans 34 prisons, d’une capacité totale de seulement 8 639 places. Parmi les détenus, environ 5.800 se trouvaient en détention provisoire ».
Tout en déplorant le décès d’un certain nombre de détenus, le gouvernement affirme que « ces décès sont dus à des pathologies naturelles pour lesquelles la prise en charge médicale a été correctement assurée. En outre, ils ne sont ni liés à la surpopulation carcérale ni aux conditions de détention ».
Concernant les cambriolages dont les bureaux d’organisations de défense des droits humains ont fait l’objet, le gouvernement note que l’indice sécuritaire à Abidjan aujourd’hui de 1,3, s’améliore. Malheureusement les grandes agglomérations ne sont pas à l’abri de ces genres d’actes.
Dans sa communication publiée lundi, l’organisation met notamment en lumière des préoccupations majeures en termes de droits humains et « l’usage de lois répressives pour faire taire la dissidence » et « écraser le droit à la liberté d’expression ».
Cette répression « se traduit par la détention arbitraire de très nombreux citoyens », alors qu’ils ont exercé sans violence leurs droits humains, a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
A l’approche de l’élection présidentielle de 2020, « les autorités ivoiriennes devraient prendre des mesures immédiates pour veiller à ce que chacun puisse exprimer librement ses opinions sans craindre d’être arrêté et respecter les droits humains avant, pendant et après le scrutin», a-t-il dit.
AP/ls/APA