Le forum Green Wish lancé en Côte d’Ivoire vise à vulgariser l’accès à une énergie abordable, fiable et durable, à travers une transition énergétique systémique et l’adaptation des infrastructures télécoms aux impacts du changement climatique.
L’évènement Green Wish, prévu les 24 et 25 avril 2025 sur les berges de la lagune Ebrié, autour du thème « Transition énergétique et décarbonation : Quel plan d’action pour des infrastructures télécoms vertes et résilientes au changement climatique ? », a été lancé ce mercredi 6 novembre 2024, à Abidjan.
Régis Ouattara, le commissaire général du forum, a indiqué face à la presse, que ce rendez-vous se veut une rencontre des décideurs politiques, privés, des régulateurs et des acteurs de la chaîne de valeur des télécommunications, des énergies renouvelables, de la finance durable et des marchés du carbone.
Les échanges, dira-t-il, porteront sur des thèmes essentiels tels que l’efficacité énergétique, la décarbonation, la Green ITN, la comptabilité carbone, les systèmes d’alerte précoce multirisque et la cybersécurité.
Au cours du Forum Green Wish, seront également abordés les thématiques liées à la décarbonation des moyens de paiement, au paiement de crédit carbone, à la finance durable, à la notation extra-financière et à l’émission des obligations vertes.
« A travers cette plateforme, nous avons pour mission d’élaborer une feuille de route conforme aux Contributions déterminées au niveau national (CDN), intégrant des mesures d’atténuation, d’adaptation, ainsi que des mécanismes de financement durable, notamment par la valorisation des crédits carbone », a-t-il fait savoir.
Efficacité énergétique
Ce forum a aussi pour but de promouvoir l’accès et l’usage d’une énergie abordable, fiable et durable par les opérateurs TIC en Afrique subsaharienne, d’atténuer les risques et de promouvoir les investissements durables du secteur, a ajouté M. Ouattara.
Cet espace devrait, par ailleurs, permettre de renforcer et de moderniser le réseau télécoms en intégrant un système d’alerte précoce multirisque, de soutenir l’innovation systémique et de valoriser les crédits carbone, a-t-il poursuivi.
Smart Energy, filiale de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) et société du groupe Eranove, accompagne ce forum. Selon son directeur général, Rufus Kpan, l’entreprise est « prête » à proposer des solutions visant à décarboner les activités des télécoms.
Rufus Kpan a évoqué des offres d’efficacité énergétique qui incluent aussi des outils d’autoproduction à partir du solaire, tout en assurant qu’ « en sept ans d’existence, nous avons accompagné des partenaires pour atteindre des économies d’énergies allant jusqu’à 40% pour certains ».
Il a relevé que le développement des télécoms en Afrique est confronté à un défi majeur, notamment l’accès à une énergie abordable, fiable et durable. En Afrique subsaharienne, 80% des pylônes télécoms dépendent encore de générateurs diesel, une source d’énergie à la fois coûteuse et polluante.
Changer de paradigme
La dépendance aux combustibles fossiles est préoccupante, surtout avec une hausse de 32% du prix du diesel entre 2021 et 2022, toute chose qui constitue un désavantage supplémentaire pour les opérateurs économiques. Ce forum veut impulser la transition énergétique et la réduction de l’empreinte carbone.
Aujourd’hui, 43% de la population africaine n’a toujours pas accès à l’électricité, ce qui représente un obstacle majeur à la connectivité et au développement économique. En outre, la transition vers la 5G, qui est énergivore, ne fera qu’accentuer ce défi, risquant d’aggraver le fossé numérique dans les zones déjà dépourvues d’accès à l’électricité.
Pour Régis Ouattara, face à cette série d’urgences, il est crucial de trouver très rapidement des solutions énergétiques durables pour le secteur des télécommunications en Afrique. Et l’énergie solaire s’impose comme une alternative prometteuse pour continent qui dispose d’un potentiel solaire exceptionnel, avec 60% (plus de 10 térawatts) de capacité des meilleures ressources mondiales.
La Société financière internationale (SFI), une branche de la Banque mondiale, chargée du secteur privé, estime que d’ici à 2030, « les entreprises de services énergétiques vont gérer entre 166 000 et 250 000 sites télécoms, soit un taux de croissance annuel de 15% ».
Linesystm, société fondatrice de ce forum, veut, à travers ce rendez-vous, favoriser un accompagnement des opérateurs TIC dans la transition énergétique et la décarbonation de leurs infrastructures, en intégrant un Système d’alerte précoce (SAP) multirisque pour optimiser l’adaptation des réseaux télécoms aux effets disproportionnés du changement climatique.
AP/Sf/APA