La problématique du financement de la filière demeure un enjeu pour la transformation de la noix de cajou.
Pour apporter une réponse durable à cette question, l’Initiative Prosper Cashew a organisé le mercredi 29 novembre 2023, à Abidjan, un forum pour plancher sur la problématique de l’accès au financement dans la transformation de la noix de cajou.
L’Initiative Prosper Cashew, mise en œuvre par l’ONG TechnoServe, est financée par le Département américain de l’Agriculture, dans le cadre de son programme Food for progress, en vue d’impulser l’industrie du cajou.
Ce programme quinquennal de 27 millions de dollars, soit 16,27 milliards Fcfa, vise à augmenter le volume de transformation de la noix de cajou en Afrique de l’Ouest. Mais sa mise en œuvre est confrontée aux difficultés d’accès au financement.
L’accès au crédit représente un obstacle majeur au développement de la filière, en particulier pour les transformateurs. Pour apporter une réponse à cette problématique, Prosper Cashew a initié cette rencontre de mise en relation des transformateurs avec des institutions financières.
Le forum a regroupé des représentants de banques commerciales, des fonds d’impact, des fonds de garantie, le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA, régulateur) et des acteurs clés pour discuter sur des mécanismes innovants en termes de financement de l’industrie du cajou.
L’objectif pour l’Initiative Prosper Cashew étant de faciliter un dialogue constructif entre les différentes parties, afin d’explorer des pistes de solutions pour mettre en place des instruments de financement ciblés et favoriser une meilleure compréhension, par les banques, de l’industrie du cajou.
Ces échanges visent à mettre en place « des mécanismes de financement capables de soutenir efficacement les usiniers, dans le respect des normes prudentielles applicables aux établissements de crédit », a déclaré Sarah El Ouadili, Capital investment Lead chez TechnoServe.
La rencontre a permis, par ailleurs, aux participants de partager des connaissances approfondies sur les risques et les opportunités associés au secteur, mais également d’explorer des solutions et des instruments de financement innovants.
Les travaux ont révélé que les difficultés rencontrées par les transformateurs proviennent principalement de la perception du risque qu’ont les institutions financières du secteur. Pour obtenir un financement, notamment de fonds de roulement, les usiniers devront améliorer la gouvernance de leurs entreprises.
La gouvernance est un facteur clé dans l’amélioration de la compétitivité, la maîtrise des coûts de production et la création de la valeur ajoutée. Les industriels ont été invités à mettre l’accent sur la qualité des produits, un élément primordial pour vendre sur le marché international.
Sur ces questions, Prosper Cashew apporte une assistance multiforme notamment à travers son partenariat avec AGF qui offre un taux de couverture allant jusqu’à 75% afin d’accompagner les transformateurs, mais aussi un encadrement pour résorber le problème de rentabilité.
« Plus le secteur sera performant, plus les banques donneront du crédit et s’engageront à abaisser les taux. Mais, il est important qu’on se parle et qu’on ait une même compréhension de ce dont on parle », note un banquier.
A l’issue des travaux, des recommandations ont été formulées pour faciliter l’élaboration et la mise en œuvre d’instruments et de solutions de financement mieux adaptés aux réalités et aux préoccupations du secteur.
Un groupe de travail restreint incluant toutes les parties prenantes devrait être mis en place pour travailler dans ce sens. Et ce, afin de faire le suivi des recommandations pour une mise en œuvre efficiente et l’atteinte de résultats probants.
Prosper Cashew, par la voix de Sarah El Ouadili, a appelé les banques à « continuer à pousser les transformateurs de la noix de cajou », qui ont un rôle essentiel dans la filière anacarde qui pèse 9% du PIB ivoirien et qui créerait plus de richesse si ce problème d’accès au financement était résolu.
AP/APA