La Côte d’Ivoire qui connaît une perte de production d’électricité, en raison de pannes, fait face à une crise d’approvisionnement en électricité qui a causé des pertes financières chez des industriels.
Invité à la tribune « Les rendez-vous du gouvernement », ce jeudi 06 avril 2024, le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly est revenu sur les grands acquis de son département ministériel, les enjeux et les perspectives du secteur.
« Notre offre d’électricité connaît cette année des contraintes caractérisées dues à l’arrivée retardée de groupes de production et des pannes », a fait savoir le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, lors d’un exposé.
Mamadou Sangafowa-Coulibaly a indiqué qu’en avril 2024, il a été observé sur le réseau électrique une perte de trois groupes d’une puissance cumulée de 653 Mégawatts, soit 21% de la capacité totale de la production d’électricité du pays.
Aujourd’hui, dira-t-il, deux de ces unités sont à l’arrêt avec une capacité totale de 488 Mégawatts. Le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie a assuré que c’est une situation qui devrait se résoudre une fois toutes les conditions réunies.
Il a soutenu que le secteur de l’électricité est le domaine où la Côte d’Ivoire a fait des progrès significatifs au cours de la dernière décennie. Du fait de son caractère structurant et ses enjeux cruciaux, 2.921 milliards Fcfa ont été investis pour la production de l’électricité.
Sur les premiers fonds mobilisés, soit 1.700 milliards Fcfa, l’on note une part prépondérante du secteur privé estimée à 1.000 milliards de Fcfa, a ajouté M. Sangafowa-Coulibaly, soulignant que le système électrique est passé d’une capacité de production de 1391 MW en 2011 à 2907 MW en 2023.
Quant au nombre de localités électrifiées, il est passé de 2851 à plus de 8.000 aujourd’hui, ce qui impulse le taux de couverture du pays qui est passé de 33% à 88%, avec un taux d’accès à l’électricité établi à 97% pour un nombre d’abonnés actuels de 4 millions contre 1,1 million en 2011.
Le temps moyen de coupure de 47h par an, en 2011, est réduit à 29h en 2023, pour une relativité de 12h par jour dans certains pays, selon le ministre Sangafowa-Coulibaly qui a relevé par ailleurs que la Côte d’Ivoire à un prix bas au Kilowattheure dans l’espace Uemoa (87 Fcfa/Kw).
« Malgré ces progrès importants, des défis restent à surmonter », a-t-il admis, avant de rappeler que la demande en électricité augmente assez rapidement avec la croissance démographique, le développement économique et la hausse des températures due au changement climatique.
« La qualité de l’électricité qu’on vous sert reste fragilisée par la concentration des groupes de production dans le Sud du pays, par les besoins d’investissements dans les lignes de transport, les ouvrages de distribution et les équipements de télé conduite, etc », a-t-il renchéri.
Les investissements publics-privés projetés à l’horizon 2030, dans le secteur électrique en Côte d’Ivoire, s’élèvent à plus de 5.000 milliards de Fcfa. Pour relever les défis, Sangafowa-Coulibaly mentionne qu’une série de mesures sont en cours dont l’accélération de l’exploitation des champs gaziers.
En outre, l’Etat prévoit la construction de gazoducs pour relier la Côte d’Ivoire aux pays producteurs et consommateurs de gaz naturels, ainsi que la construction d’infrastructures d’importation, de stockage et d’exportation de gaz naturel, a-t-t-il renseigné.
Sur les perspectives pour le secteur, le ministre des Mines et du pétrole Mamadou Sangafowa-Coulibaly a noté que les récentes découvertes de gisements pétroliers et de gaz naturel, au large des côtes ivoiriennes, ont un effet prometteur.
« En effet, le gaz naturel considéré comme une source de transition vers les énergies renouvelables permettra à notre pays d’accéder d’ici à 2030 à une énergie électrique abordable pour les ménages et les entreprises », a-t-il poursuivi.
Il n’a toutefois pas omis de mentionner que ces découvertes permettront à la Côte d’Ivoire d’exporter, après la satisfaction de sa demande locale, du gaz naturel liquéfié et, ainsi, se positionner comme un acteur majeur sur le marché sous régional.
AP/APA