Hervé Renard, le sélectionneur des Lions de l’Altas du Maroc, retrouve en début de soirée (17h GMT) au stade militaire du Caire, les Éléphants de Côte d’Ivoire, sélection avec laquelle le technicien français a remporté sa deuxième Coupe d’Afrique des nations de football en 2015 après celle conquise en 2012 avec Les Chipolopolos (boulets de cuivre) de la Zambie.
Premier entraîneur à avoir remporté la CAN avec deux sélections différentes, l’histoire d’Hervé Renard avec le football du continent remonte à 2008. Dans le sillage de son mentor Claude Le Roy (vainqueur de la CAN en 1988 avec le Cameroun) dont il est l’adjoint à la tête des Black Stars du Ghana, il a accumulé auparavant des expériences dans des clubs de division inférieure en France, au Vietnam, en Angleterre et au Cambodge.
En 2008, il réussit avec le globe-trotteur Claude Le Roy à décrocher la médaille de bronze (3è) de la CAN avec les Black Stars du Ghana, pays hôte de la compétition à l’époque.
Nommé par la suite à la tête de l’équipe de Zambie en mai 2008, Renard, 52 ans en septembre prochain, atteint les quarts de finale de la CAN 2010. Une première pour la sélection zambienne depuis quatorze ans.
L’ancien défenseur de l’AS Cannes, du stade de Vallauris et du SC Draguignan (des clubs français) quitte les Chipolopolos la même année pour rejoindre la sélection d’Angola, où il démissionnera pourtant six mois après sa nomination pour des difficultés liées à une obtention d’un visa de travail.
Il s’engage avec le club algérien de l’USM d’Alger en janvier 2011 pour un contrat de deux ans et demi qu’il ne terminera pas vu qu’une clause lui permettait de partir s’il est sollicité. Hervé Renard profite ainsi de cette brèche pour retrouver la Zambie qui venait de se qualifier pour la CAN 2012, co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale.
La Zambie d’Hervé Renard est sacrée championne d’Afrique face à la Côte d’Ivoire à l’issue des tirs au but (8-7 ; 0-0). Après un passage au FC Sochaux (Ligue 1 française) en 2013, le natif d’Aix-les-Bains (France) retourne en Afrique pour prendre les rênes de la sélection ivoirienne en juillet 2014.
Six mois plus tard, le 8 février 2015 à Bata en Guinée Equatoriale, il remporte sa deuxième Coupe d’Afrique des nations comme sélectionneur en battant le Ghana en finale aux tirs au but (0-0 ; 9-8). Par la même occasion, les Éléphants sont sacrés pour la deuxième fois après le premier titre de 1992 remporté au Sénégal.
Alors que les autorités ivoiriennes, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, en tête, lui demandaient de continuer l’aventure avec les Éléphants, Hervé Renard décline l’offre pour rejoindre Lille Olympique sporting club, un club de Ligue 1 française. Une expérience qui a toutefois tourné court, comme pour confirmer que le succès de Renard peine à se faire voir à travers les clubs.
De retour dans son lieu de prédilection, l’Afrique, Hervé Renard s’engage en février 2016 avec le Maroc qu’il qualifiera au mondial 2018.
Fin tacticien avec un mental au sommet, Hervé Renard a l’art de mettre la pression sur l’adversaire. Déjà, pour les retrouvailles du Caire avec ses anciens poulains de la Côte d’Ivoire, le sélectionneur du Maroc a annoncé les couleurs de la « guerre » psychologique.
« Ce sera un match difficile, particulier surtout après mon passage sur le banc des Eléphants », a-t-il assuré, soulignant qu’avec la Côte d’Ivoire il a eu « la chance d’être au bon endroit, au bon moment ».
Pourtant depuis son départ de la Côte d’Ivoire, c’est la quatrième fois qu’Hervé Renard et le Maroc retrouvent les Éléphants. Les Lions de l’Atlas conservent toutefois un avantage dans leurs rencontres, totalisant deux victoires (1-0 et 2-0 ) à la CAN 2017 et aux éliminatoires de la Coupe du monde 2018 avec un match nul.
Ainsi, Hervé Renard qui ambitionne de remporter une troisième CAN devra battre, ce soir au Caire, la Côte d’Ivoire afin de s’inscrire dans cet objectif qui le classera à jamais parmi les meilleurs entraîneurs du continent africain.
HS/ls/APA