Des représentants des forces armées soudanaises et des forces paramilitaires de soutien rapide ont accepté de rencontrer à Genève (Suisse) l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Soudan, Ramtane Lamamra.
Malgré le revers essuyé ce jeudi, l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Soudan, Ramtane Lamamra et son équipe ont invité les deux parties en conflit à poursuivre les discussions séparément, ce vendredi à Genève, dans le cadre des pourparlers pour un cessez-le-feu.
Le conflit intense dure depuis avril 2023 entre les armées rivales au sujet d’une proposition de transition vers un régime civil, à la suite du coup d’Etat militaire de 2021 et de l’éviction en 2019 du président Omar Al-Bashir.
« Les engagements se poursuivent aujourd’hui », a déclaré Mme Vellucci, directrice du service d’information de l’Onu à Genève, ajoutant : « La situation humanitaire au Soudan se détériore de jour en jour. Nous devons donc nous pencher sur l’impact dévastateur de cette situation sur la population civile. Nous exhortons les délégations à relever ce défi et à s’engager dans des discussions constructives ».
Urgence humanitaire
Cette évolution intervient alors que la communauté internationale exerce une pression croissante pour que cessent les combats, qui ont déraciné des millions de personnes et suscité des craintes de plus en plus vives de famine imminente.
La communauté humanitaire a également mis en garde contre les bouleversements causés par le conflit, qui s’est rapidement propagé de la capitale, Khartoum, à d’autres régions, dont le Darfour, laissant près de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, dépendante de l’assistance humanitaire.
On estime que plus de 14 000 personnes ont été tuées et 33 000 blessées au cours des violents combats qui se poursuivent et qui ont également provoqué la plus grande crise de déplacement au monde. Plus de onze millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile et des experts internationaux ont récemment averti que 755 000 personnes risquaient de souffrir de la famine dans les mois à venir.
Violations des droits « sans précédent »
Le principal expert indépendant en matière de droits de l’homme au Soudan, Radhouane Nouicer, a également tiré la sonnette d’alarme vendredi, avertissant que l’ampleur des violations des droits de l’homme et des abus au Soudan était sans précédent.
Après avoir visité Port-Soudan. M. Nouicer, qui ne travaille pas pour les Nations Unies et relève du Conseil des droits de l’homme, a appelé les autorités soudanaises à protéger les civils, à permettre un accès humanitaire sans entrave, à mettre fin aux arrestations arbitraires et à veiller à ce que les auteurs de violations des droits de l’homme rendent compte de leurs actes. Il a souligné la nécessité d’un processus de paix global et d’une mise en œuvre internationale de l’embargo imposé au Soudan sur les armes par le Conseil de sécurité en 2005.
Alors que les combats se poursuivent dans l’est du Soudan, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a annoncé qu’il augmentait son aide aux personnes déplacées dans l’État de Sennar.
Les affrontements autour de la ville de Sinja – dont la RSF se serait emparée le 29 juin – ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir, aggravant ainsi la crise de la faim au Soudan, a averti le PAM. De nombreuses personnes ont été déplacées pour la deuxième ou troisième fois depuis le début du conflit, l’Etat de Sennar abritant des familles qui avaient fui Khartoum ou Al Jazirah.
Le PAM a prépositionné plus de 2 200 tonnes de nourriture pour les familles nouvellement déplacées et aide 40 000 personnes dans le Nil Bleu et 3 000 dans le Gedaref. Mais les violences dans l’Est du Soudan menacent de couper les principales routes humanitaires depuis Port-Soudan et de compliquer l’acheminement de l’aide, ont averti les équipes humanitaires de l’Onu.
GIK/fss/te/Sf/APA