L’est de la République démocratique du Congo est plongé dans une spirale de violences qui frappe durement les populations civiles, en particulier les enfants, dont plus de 120 000 déplacés, contraints de fuir pour survivre.
Depuis le début de l’année 2025, l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’une vague de violence sans précédent. Selon Save the Children, environ 120 000 enfants ont été contraints de quitter leur foyer. « Certains enfants sont aujourd’hui séparés de leurs parents et se retrouvent dans une situation désespérée dans des zones isolées », rapporte l’organisation.
Dimanche, plusieurs bombes ont explosé dans la ville de Chebumba, tuant au moins deux adultes et blessant quatre enfants. Mardi, la ville de Minova, située au Sud-Kivu, a été attaquée. Les voies de sortie de la ville ont été coupées, entravant l’accès à l’aide humanitaire.
« La situation est désastreuse. Les parents n’ont ni nourriture ni eau potable pour leurs enfants, et les blessés par balles n’ont toujours pas accès à des soins médicaux, car le personnel soignant a également fui pour sauver sa vie », explique David Okoni, membre d’une organisation partenaire de Save the Children.
A en croire ce dernier, « vers 5 heures du matin, des coups de feu ont commencé à retentir à Minova, poussant les gens à fuir dans toutes les directions. Beaucoup se sont retrouvés bloqués sans abri, contraints de dormir dans des écoles, à la belle étoile, et même dans un entrepôt. »
Une crise humanitaire de grande ampleur
Les provinces du Nord et du Sud-Kivu comptent plus de 4,6 millions de personnes déplacées. Depuis le début de l’année, plus de 230 000 personnes supplémentaires ont été contraintes de fuir les violences, dont une intensification a été constatée dans les villes de Bweremana et Minova la semaine dernière.
Selon les Nations Unies, quelque 113 personnes ont été blessées et hospitalisées dans des établissements de santé autour de Goma.
Le directeur de Save the Children en RDC, Greg Ramm, alerte sur la gravité de la situation. « Les enfants sont pris entre deux feux et le temps leur est compté. L’accès humanitaire aux populations déjà vulnérables est bloqué. Nous exhortons toutes les parties impliquées dans le conflit à donner la priorité à la protection des civils et à garantir un accès humanitaire sans restriction », a-t-il plaidé.
Depuis 1994, Save the Children affirme intervenir en RDC pour répondre aux besoins des populations touchées par les conflits armés. À Minova, l’organisation dit fournir une aide alimentaire, des services de protection, et un soutien éducatif en partenariat avec des organisations locales. En outre, elle met en œuvre des activités de santé, de nutrition, d’eau et d’assainissement dans le cadre d’un projet de consortium.
Pour Greg Ramm, il est urgent que la communauté internationale agisse.
« Cela comprend la fourniture d’une aide d’urgence aux personnes déplacées, le soutien aux efforts visant à protéger les civils et l’œuvre en faveur d’une résolution pacifique du conflit »,a-t-il listé.
Le conflit en RDC demeure l’une des plus grandes crises humanitaires au monde, touchant près de 7 millions de personnes, dont 3,5 millions d’enfants. La priorité absolue est d’assurer la sécurité et le bien-être des populations les plus vulnérables.
ARD/te/Sf/APA