Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a ratifié par voie de décret la Charte africaine des valeurs et des principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local.
Adoptée en juin 2014 à Malabo (Guinée Équatoriale), cette disposition prévoit que la décentralisation et la gouvernance locale doivent s’implémenter dans le respect de l’équité, de l’égalité, du respect des droits de l’homme et de la tolérance.
Institué par la Constitution du 18 janvier 1996, la mise en place de la décentralisation connaît des fortunes diverses dans ce pays au point d’émouvoir l’association Communes et villes unies du Cameroun (CVUC), qui regroupe les chefs d’exécutifs municipaux, toutes tendances politiques confondues.
En septembre dernier, par exemple, elle avait dénoncé les résistances des administrations centrales dans son processus, estimant que les dispositions du corpus législatif ne permettent pas aux communes de répondre efficacement aux défis du développement local. Tout à tour, elle a ainsi décrié le non-respect des principes de progressivité et de complémentarité dans le transfert des compétences par certaines administrations, la non-concomitance entre le transfert des compétences et des ressources y attachées, la non-détermination de la fraction des recettes de l’État affectées annuellement à la dotation générale de la décentralisation.
Ces atermoiements du régime constituent, selon plusieurs analystes, l’une des causes de la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le sujet est revenu avec acuité, lors du Grand dialogue national tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019, dans le but d’apporter une réponse politique à ladite crise armée.
Au terme desdites assises, il a été recommandé la mise en place d’une décentralisation plus efficace, l’octroi d’un statut spécial aux zones anglophones, la mise en place effective des régions telle que prévue par la Loi fondamentale, mais aussi la suppression du poste de délégué du gouvernement en vigueur dans les grandes agglomérations, une sorte de super-maire nommé par le président de la République et qui règne sur les exécutifs communaux élus.
Selon des sources gouvernementales, le volume des ressources d’investissement public transféré aux collectivités territoriales décentralisées (CTD), au titre de l’exercice 2019, s’élève à 91,4 milliards FCfa en augmentation de 53,4% par rapport à l’année d’avant.
FCEB/te/APA