La Commission justice et paix de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), a, dans communiqué publié à l’occasion des fêtes de Pâques, prôné « le dialogue et la concertation » pour venir à bout de la crise dans les régions anglophones du Nord-ouest et de Sud-ouest, marquée par des « enlèvements et assassinats ».
«Ce n’est que par le dialogue et la concertation que la crise actuelle pourra trouver des réponses efficaces», souligne le communiqué, appelant les forces de l’ordre mais aussi les milices séparatistes « à la retenue et à l’apaisement ».
Il est temps de cesser les «hostilités » et de « mettre fin à la souffrance des populations », martèle le communiqué qui a té lu dimanche dans les églises et chapelles du Cameroun.
Faisant référence à une enquête qui retrace « les atrocités vécues par les populations des zones anglophones », notamment dans le diocèse de Kumbo (Nord-Ouest), le communiqué révèle qu’«au total, plus de 750 maisons et structures (y) ont été incendiées depuis fin 2016 ». Et le communiqué d’ajouter que ce chiffre devrait être revu à la hausse car « il a été fait état à plusieurs reprises d’enlèvements et, dans certains cas, de tortures et de demandes de rançons».
A titre d’exemple, 176 membres du Saint Augustine’s College dont 170 étudiants âgés généralement de moins de 18 ans ont été enlevés le 16 février 2018, rappelle le communiqué, ajoutant que trois prêtres qui s’étaient lancés aux trousses des malfaiteurs ont été enlevés, puis relâchés 24h après. Cet « incident a forcé l’institution à fermer, parallèlement le petit séminaire», note le communiqué.
A cause de cette crise, déplore le communiqué, « plusieurs personnes seraient mortes chez elles; elles auraient peut-être survécu si elles avaient accès à des établissements de santé. Il est difficile d’imaginer combien de vies sont perdues pour la simple raison que les patients ne peuvent pas se déplacer ».
Depuis plus de deux ans, le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun connaissant des revendications sécessionnistes formulées par une partie des habitants de l’ex Cameroun britannique qui représente 20% de la population du pays.
Ces derniers qui dénoncent « la colonisation » de la majorité francophone souhaitent majoritairement l’avènement d’un Etat fédéral pour sortir « du diktat » du pouvoir central.
MBOG/cat/APA