Tout en projetant un allègement du déficit budgétaire en 2024, Fitch Ratings souligne les défis que le Maroc doit surmonter.
Selon un récent rapport de Fitch Ratings, le Maroc est en passe de réduire son déficit budgétaire à 3,4 % de son PIB d’ici 2026, contre 4,3 % en 2023. Cette prévision repose sur une série de mesures économiques et fiscales visant à consolider les finances publiques du pays.
L’agence de notation souligne que cette réduction du déficit budgétaire est principalement attribuable à une diminution planifiée des dépenses publiques. En effet, les dépenses totales devraient passer de 26,4 % du PIB en 2023 à une moyenne de 25,7 % entre 2024 et 2026.
Cette baisse est en partie due à la réduction des dépenses d’investissement, le Maroc ayant surmonté les coûts de reconstruction après le tremblement de terre de 2023. Un autre facteur clé est la diminution des subventions, notamment celles sur les bonbonnes de gaz.
En mai 2024, le gouvernement a augmenté de 25 % les prix des bouteilles de gaz butane subventionnées, dans le cadre d’une stratégie visant à réduire les subventions sur le gaz, le sucre et le blé. Fitch avertit cependant que le succès de ce plan dépendra de la capacité du gouvernement à éviter de nouveaux chocs externes.
Prestations sociales consolidées
Parallèlement, les dépenses consacrées aux prestations sociales devraient augmenter d’environ 1,4 point de pourcentage du PIB en moyenne sur les trois prochaines années.
Cette hausse reflète les initiatives du gouvernement pour étendre les filets de sécurité sociale, incluant les allocations de chômage pour les travailleurs indépendants et non-salariés, ainsi que l’introduction d’un nouveau régime d’allocations familiales et l’élargissement du système d’assurance maladie de base obligatoire. Fitch prévoit que les recettes totales du gouvernement atteindront en moyenne 21,9 % du PIB entre 2024 et 2026, légèrement en baisse par rapport aux 22,2 % de 2023.
Les réformes fiscales, telles que la rationalisation des taux de l’impôt sur les sociétés et de la TVA, ne devraient pas augmenter significativement les recettes à court terme. Pour compenser ce manque à gagner, le Maroc envisage d’accroître son recours à des mécanismes de financement innovants, comme la vente et la location-bail d’actifs publics.
La barre des 3% en vue
L’agence de notation américaine indique qu’une réduction significative et durable du ratio dette publique/PIB pourrait entraîner des mesures de notation positives. Le scénario de référence actuel prévoit une légère diminution de ce ratio à 69,7 % d’ici 2026, contre 70,2 % en 2024. Toutefois, ce chiffre reste supérieur à la médiane de 55 % pour les pays de la catégorie de notation « BB ».
Le gouvernement marocain vise des objectifs encore plus ambitieux, espérant réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2026. L’atteinte de cet objectif pourrait être facilitée par des dépenses sociales inférieures aux prévisions, des réformes fiscales efficaces ou une croissance économique supérieure à la moyenne prévue de 3,3 % pour la période 2024-2026.
MN/Sf/te/APA