Le président Umaro Sissoco Embaló l’a écarté de la liste de ses potentiels successeurs après avoir renoncé à briguer un second mandat à la tête de la Guinée-Bissau.
Le président de l’Assemblée Nationale Populaire de Guinée-Bissau, Domingos Simões Pereira (DSP), a annoncé son retour à Bissau le 14 septembre, dans une lettre adressée à la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).
Le retour de DSP intervient dans un contexte de tensions politiques exacerbées et de violations des droits fondamentaux, selon le leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
Le président Umaro Sissoco Embaló avait dissous le Parlement en décembre 2023, au lendemain d’une « tentative de coup d’État ». Dans ce pays au système semi-présidentiel, la Constitution stipule que le chef du gouvernement doit être le président du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Le PAIGC, dirigé par DSP, et ses alliés détiennent cette majorité.
Dans une déclaration faite mardi, au sortir d’un Conseil des ministres extraordinaire, Embaló a affirmé qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle de 2025. Cependant, il a clairement exclu DSP et d’autres leaders de sa génération comme successeurs potentiels.
En 2019, la présidentielle en Guinée-Bissau a vu la victoire d’Umaro Sissoco Embaló, candidat du Mouvement pour l’Alternance Démocratique (Madem-G15), au second tour, avec 53,55 % des voix contre Domingos Simões Pereira, leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). L’élection, marquée par des tensions politiques et des contestations des résultats par le PAIGC, a néanmoins été validée par la Cour suprême, consolidant Embaló comme président en février 2020, après une longue crise institutionnelle.
Dans son courrier daté du 12 septembre, Simões Pereira dénonce une intensification des persécutions politiques à son encontre, précisant avoir porté l’affaire devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Il a également soulevé ses inquiétudes concernant un incident survenu le 7 septembre, lorsqu’un avion transportant plus de 2 600 kilos de cocaïne a atterri à l’aéroport Osvaldo Vieira, illustrant, selon lui, la fragilité des institutions et la menace pour la sécurité régionale.
DSP appelle à une action collective pour préserver la cohésion sociale et la démocratie en Guinée-Bissau, réaffirmant son engagement à travailler avec les acteurs politiques et sociaux afin de trouver une solution à la crise institutionnelle. La Cédéao, informée des violations répétées des droits humains dans le pays, suit de près cette situation.
Simões Pereira a également rappelé son droit à l’immunité parlementaire en tant que président de l’Assemblée, soulignant que son retour à Bissau se fera sous cette protection constitutionnelle.
AC/Sf/APA