La problématique de l’industrialisation reste capitale pour une Afrique qui aspire à l’émergence et au développement socio-économique, a déclaré, jeudi à Diamniadio (périphérie de Dakar), le président de la République du Sénégal, Macky Sall.
« L’Afrique, en quête d’émergence, ne peut se résigner à la seule exportation des matières brutes souvent mal rémunérées et à des prix aléatoires. L’Afrique qui émerge est une Afrique qui transforme ses matières premières pour créer des chaînes de valeurs, générer des emplois et vaincre le chômage endémique des jeunes », a dit le chef de l’Etat sénégalais.
Il présidait la cérémonie d’ouverture de la 3ème Conférence internationale sur l’émergence en Afrique (CIEA-III) dont le thème est : « Emergence, Secteur privé et inclusivité ».
Il appelle ainsi les pays africains à réformer, innover et poursuivre les efforts d’amélioration de l’environnement des affaires pour attirer plus d’investissements privés et saisir des opportunités de délocalisation d’entreprise.
« Les politiques publiques de nos pays devraient continuer à soutenir la naissance et l’épanouissement d’un secteur privé national viable et compétitif. C’est aussi un impératif de premier ordre sur la voie de l’émergence », a-t-il encore dit.
Le président Macky Sall a profité de cette tribune pour plaider en faveur « d’un accès raisonnable » au crédit pour les pays africains en soulignant qu’ « on ne peut pas tout le temps nous reprocher des risques ».
De l’avis du chef de l’Etat, « il n’y pas plus de risque en Afrique que dans certains pays développés puisque le continent noir paie sa dette malgré les difficultés ».
En outre, le président Macky Sall dit préférer les crédits à longue durée et à des taux raisonnables dans une collaboration « où tout le monde gagne parce qu’aujourd’hui, si nous construisons des centrales électriques en Afrique, les technologies ne sont pas africaines ».
A en croire le président de la République, avec cette dépendance technologique, « il y aura une croissance externe pour les pays maîtrisant la technologie. Toutefois, il faut qu’il y ait un transfert de technologies pour que dans 5 ou 10 ans, on puisse les domestiquer pour être capables demain de construire nos centrales électriques ».
S’exprimant lors de cette rencontre, Akinwumi Adesina, le président du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) ainsi que Mahathir Mohamad, le premier ministre malaisien ont plaidé pour plus de stabilité politique dans les Etats africains.
ARD/id/te/APA