Le projet de dynamisation du commerce électronique représente un effort stratégique visant à positionner le Maroc comme un acteur plus compétitif dans les échanges internationaux.
En vue de moderniser et d’optimiser son infrastructure commerciale, le Maroc franchit une étape stratégique en s’engageant dans un ambitieux projet de numérisation soutenu par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Cette initiative, pilotée par le ministère de l’Industrie et du Commerce, ambitionne de renforcer la compétitivité des entreprises marocaines et d’accélérer leur intégration dans l’économie numérique mondiale.
Dans ce cadre, une délégation de la BERD a rencontré Abdelilah Hifdi, président de la Fédération marocaine du transport et de la logistique, à l’occasion de la deuxième journée du Green Impact Expo & Summit 2025. Cet échange a permis de jeter les bases d’une refonte juridique et technique visant à harmoniser la législation marocaine avec les standards internationaux en matière de commerce numérique.
Catherine Bridge Zoller, conseillère juridique principale à la BERD, a souligné l’importance de cet alignement réglementaire.
« Nous étudions les moyens d’harmoniser la législation marocaine avec la loi type de la CNUDCI sur les documents transférables électroniques », a-t-elle expliqué. Cette mise en conformité offrirait une équivalence fonctionnelle aux documents commerciaux dématérialisés, notamment les connaissements et les lettres de change, facilitant ainsi les échanges avec des partenaires tels que la France, l’Espagne et le Royaume-Uni.
Fruit d’un partenariat entre la Chambre de commerce et d’industrie du Maroc (CCI Maroc) et le Secrétariat de la CNUDCI, ce projet ambitionne de déployer un cadre législatif modernisé, adapté aux exigences du commerce international et aux nouvelles réalités du marché. Alors que le commerce mondial s’oriente irrémédiablement vers des transactions dématérialisées, cette initiative s’inscrit dans une logique de transition vers un écosystème commercial plus fluide, résilient et performant.
Le projet s’articule autour de trois axes principaux : une analyse approfondie des pratiques actuelles de financement du commerce international, l’identification des obstacles à la numérisation des procédures et une réflexion sur les ajustements législatifs nécessaires pour dynamiser la performance des entreprises marocaines.
« C’est un domaine très technique, nécessitant l’expertise de spécialistes du secteur. C’est pourquoi nous sommes ici pour collaborer avec les acteurs du transport et de la logistique », a précisé Zoller.
Ce chantier de transformation numérique s’inscrit dans la stratégie nationale visant à positionner le Maroc comme un acteur incontournable du commerce international. En favorisant la réduction des coûts transactionnels et en stimulant la création de nouvelles opportunités pour les entreprises locales, le Royaume aspire à renforcer son attractivité économique et à s’imposer comme un modèle en matière de digitalisation du commerce en Afrique.
Si cette initiative parvient à remplir ses objectifs, elle pourrait inspirer d’autres nations africaines à moderniser leurs systèmes commerciaux, renforçant ainsi l’intégration économique régionale et la compétitivité du continent sur la scène internationale.
MK/te/Sf/APA