Des millions d’Égyptiens célèbrent ce lundi « Sham Al-Nassim », une fête nationale égyptienne marquant le début du printemps.
Par Mohamed Fayed
Cette fête puise ses origines dans l’antiquité et plus précisément en 2700 avant JC et semble associée à « shemou », la fête du printemps. En effet, à l’époque pharaonique, l’équinoxe de printemps donnait lieu à une célébration particulière, car il était associé au commencement de la création.
Les anciens Égyptiens pensent que le printemps est le début de la vie car les fleurs s’ouvrent.
La célébration de cette fête a toujours lieu le lendemain de Pâques et s’inscrit dans la lignée de la plus grande secte chrétienne du pays, l’orthodoxe. En dépit de sa date chrétienne, Sham Al-Nassim est une fête célébrée par les Égyptiens de toutes les religions.
Au jour de Sham Al-Nassim, les familles sortent des les premiers rayons du soleil dans les jardins et les parcs publics ou encore vont se promener au bord du Nil, à pied ou sur le fleuve en bateau pour célébrer la journée du printemps.
Si Sham Al-Nassim a perdu tout caractère religieux, le rituel demeure. Les Égyptiens s’installent dans les espaces verts, plus souvent encore au bord du Nil, et l’Égypte semble alors faire un immense pique-nique composé du fétikh (poisson salé, mulet gris), de laitue et d’oignons verts. Les enfants aiment particulièrement cette fête qui est souvent l’occasion d’avoir de nouveaux vêtements, parfois de faire des concours de décoration d’œufs, et toujours de manger des friandises au chocolat.
Dans son ouvrage « les us et coutumes des Égyptiens modernes », paru en 1834, Edward William Lane écrit : « Une coutume appelée « Shemm en-Nessem » (ou l’odeur du Zéphyr) est observée le premier jour du printemps. Tôt dans la matinée, de nombreuses personnes en particulier des femmes, brisent un oignon et le sentent ; et au cours de la matinée un grand nombre de citoyens se promènent dans les villes ou dans les campagnes, ou partent en bateau, généralement vers le nord, pour prendre l’air, ou, comme ils l’appellent, l’odeur de l’air, qui en ce jour est réputé avoir un effet bénéfique. Ils choisissent de déjeuner à l’extérieur, au bord ou sur le fleuve ».
HA/APA