Les activités de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation (CDRP), la plateforme de l’opposition ivoirienne, devraient bientôt lancées, après le retour à Abidjan de Henri Konan Bedié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir).
L’information a été indiquée, mercredi, par le secrétaire exécutif en chef du Pdci, Maurice Kakou Guikahué, dans une note, en réaction à Affi N’Guessan, président statutaire du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), le parti fondé par Laurent Gbagbo.
« Le lundi 2 septembre 2019, c’est avec étonnement que les militants du PDCI, notre parti, ont écouté M. Pascal Affi N’Guessan, au sortir d’une séance de négociations avec le gouvernement », souligne le Pdci, qui admet que cette activité ressort de la souveraineté et de l’autonomie des partis.
Cependant, ce que surprend le Pdci est la déclaration de M. Affi dans les colonnes du journal officiel Fraternité-Matin, où il « déplore simplement le revirement du président du PDCI-RDA », initiateur de la plate-forme de l’opposition.
« Aujourd’hui, on ne sait plus si cette plateforme verra le jour. Sur le plan éthique, cette attitude de Henri Konan Bédié n’est pas correcte », a déclaré M. Affi. Un propos qui s’explique du fait que le Pdci se rapproche de M. Gbagbo dont plusieurs militants reconnaissent en lui le « président » du Fpi.
« Je voudrais porter à la connaissance de Monsieur Affi Nguessan que la plateforme initiée par le Président Henri Konan Bédié a vu le jour, le jeudi 1er août 2019, par la signature de sa charte organisationnelle », a relevé M. Guikahué.
Cette plateforme est baptisée « Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix en abrégé (CDRP) et la cérémonie officielle de lancement de ses activités se fera dès le retour au Pays du Président Henri Konan Bédié », a-t-il poursuivi.
« Après la signature de la résolution relative aux propositions et à la vision des Partis politiques de l’opposition sur la réforme de la CEI (Commission électorale indépendante), la décision prise par le Groupe des 24 signataires dont Affi, est de ne pas participer aux discussions avec le gouvernement tant que nous n’aurions pas reçu les termes de référence promis par le Premier ministre, le 4 avril 2019 », précise M. Guikahué.
Le Pdci déplore que « contre toute attente et sans crier gare, M. Affi a pris part aux discussions avec le gouvernement », ajoute le texte, signé de M. Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Pdci qui envisage de revenir au pouvoir.
« Cette situation a amené les autres Partis politiques signataires de la résolution sur la réforme de la CEI, à mettre le FPI/ AFD en observation et à poursuivre la construction de la plateforme sans rompre cependant avec M. Affi », mentionne-t-il.
Après que le gouvernement a saisi l’opposition à l’effet de désigner ses représentants dans la nouvelle CEI, M. Affi a « joint et conseillé le refus en bloc » de la participation de l’opposition dans cette Commission Electorale Indépendante, animant une conférence de presse.
Suite à cette conférence le Pdci lui a emboîté le pas le mardi 27 août 2019 avec à la clé une correspondance de refus de désigner un représentant à la CEI, adressée le même jour au Gouvernement. Le Pdci s’étonne alors que M. Affi échange avec le ministre de la Défense sans concertation préalable.
« Au moment où nous nous attendions au dépôt de la correspondance de M. Affi, nous l’avions vu sortir d’une rencontre d’échanges avec le gouvernement, le lundi 2 septembre 2019 », soupçonne le Pdci.
« Nous voudrions dire à M. Affi ce qui suit : autant il est libre de gérer son parti, autant le président Henri Konan Bédié gère son parti en toute indépendance, libre du choix de ses interlocuteurs. Henri Konan Bédié ne s’est pas renié, il est dans une logique de la réconciliation nationale », a fait savoir M. Guikahué.
« L’interrogation majeure des signataires de la plateforme initiée par le Président Henri Kon Badié est la suivante : Monsieur Affi Nguessan est-il encore digne de confiance ? », s’interroge le Pdci dans la note.
AP/ls/APA