Les quotidiens marocains parus ce lundi consacrent de larges commentaires à l’absence du Maroc de la conférence de Berlin sur la Libye, le soutien gouvernemental au secteur de la presse et le développement du segment de l’automobile.
+Assabah+ titre «La Libye refuse la mise à l’écart du Maroc», en se référant à une déclaration du Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen. En effet, selon Abdelhadi Lahouij, ministre libyen des Affaires étrangères, l’absence du Maroc de la conférence de Berlin sur la Libye est un non-sens, pour la simple raison qu’il ne peut y avoir de solution à la crise libyenne sans participation de Rabat et sans application des accords de Skhirat.
Pour rappel, l’accord de Skhirat a été signé le 17 septembre 2015 par les différentes factions libyennes, après plusieurs mois et rounds de négociations, sous la supervision de l’ONU et grâce à la facilitation de la partie marocaine.
+Al Akhbar+ souligne que ce rôle dynamique et déterminant du Maroc en vue de trouver une solution à la crise libyenne a été mis en exergue par l’entretien téléphonique que le président français, Emmanuel Macron, a décidé, samedi dernier, de tenir avec le Roi Mohammed VI, à la veille de la conférence de Berlin, pour le consulter sur ce dossier et lui exprimer son incompréhension quant à la non-présence du Maroc à cette conférence.
Cette incompréhension a d’ailleurs été officiellement exprimée à travers un communiqué du département de Nasser Bourita, qui a vivement fustigé la non-invitation du Maroc à la Conférence de Berlin sur la Libye. En effet, selon le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération africaine, «le royaume du Maroc ne comprend nullement les critères sur lesquels on s’est basé pour choisir les pays participants» à cette conférence et dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont tous très éloignés de la Libye et peu au fait de sa réalité et des tenants et aboutissants de ses dissensions internes.
C’est ce qui fait écrire +Al Massae+ que le secret de la mise à l’écart du Maroc et des pays voisins, comme la Tunisie qui a décliné une invitation de dernière minute, vise en fait à enterrer l’accord de Skhirat, pourtant soutenu par le Conseil de sécurité et la majeure partie de la Communauté internationale qui a reconnu le gouvernement de Tripoli.
Une idée que partage +Al Ahdath Al Maghribia+ qui titre: «Le Maroc met en garde contre le marchandage avec le destin du peuple libyen». La publication rapporte aussi que Ghassan Salamé, représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, a appelé les conférenciers de Berlin à respecter l’accord de Skhirat.
D’une part, et comme les Libyens en ont convenu, il faut les aider à former un gouvernement d’union nationale qui mettrait fin à la juxtaposition de deux gouvernements en guerre, l’un à Tripoli et l’autre à Benghazi. D’autre part, les parties présentes à Berlin doivent exiger que cessent immédiatement les ingérences étrangères dans les affaires libyennes, selon Ghassamé, qui soupçonne ouvertement certaines puissances occidentales de ne lorgner que le pétrole libyen.
+Aujourd’hui le Maroc+ rapporte que les difficultés financières et la remise en cause du modèle économique de la presse poussent le gouvernement à proposer des solutions.
Par le biais du ministère de la Culture qui gère le secteur de la communication, le gouvernement met ainsi sur la table une nouvelle piste pour le moins radicale qui consiste notamment à faire fusionner la presse papier et les supports digitaux. Si les contours de ce projet demeurent flous, il tend probablement à aller vers une harmonisation des contenus des éditions papiers et des canaux digitaux. Mais ce n’est pas tout.
L’opération de sauvetage menée par l’Exécutif inclut également de nouveaux modes de financement. En dépit des subventions publiques octroyés par l’Etat en faveur de la presse papier et digitale, le ministère de tutelle pense que ces aides restent largement insuffisantes pour garantir la pérennité, à terme, de certains titres. La situation est telle que les responsables affirment que le gouvernement «a dû intervenir pour payer des charges fiscales et des cotisations sociales pour certaines structures».
+L’Economiste+ écrit que le ministre de l’Industrie voit grand pour le secteur automobile marocain et l’a fait savoir lors des Trophées de l’automobile. Pour le ministre, le secteur a les moyens d’être plus compétitif que l’Inde ou la Chine, fait savoir le quotidien.
«Désormais, le Maroc sera, et je pèse mes mots, parmi les pays les plus compétitifs dans l’automobile. Nous sommes aujourd’hui leader en Afrique. Et c’est derrière nous. Nous devons challenger des pays beaucoup plus avancés», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, cité par le quotidien.
«Nous anticipons aussi sur les technologies de demain. A l’avenir, nous travaillerons davantage sur les véhicules connectés et nous continuerons à monter des écosystèmes dans ce sens-là», a-t-il ajouté.
Pour l’heure, l’industrie automobile pèse 116.000 emplois et table sur un chiffre d’affaires à l’export de l’ordre de 100 milliards de dirhams (1 euro = 10,7 DH) dès 2021. Depuis 4 ans, l’automobile est le premier secteur exportateur du Maroc, rappelle le ministre. Preuve que le secteur a complètement changé de configuration, avec une capacité de production annuelle de 700.000 unités par an.
«Pour rappel, le groupe Renault Maroc a produit quelque 400.000 véhicules en 2019. A ceux-là, s’ajouteront les 100.000 unités de PSA Kénitra en 2020. Soit une capacité globale de 500.000 voitures. Aujourd’hui, les véhicules produits au Maroc, en particulier les véhicules de l’usine PSA Kénitra, sortent avec un taux d’intégration locale de 60%», précise le journal.
HA/APA