En marge du sommet sur l’investissement entre la Grande Bretagne et l’Afrique qui s’est ouvert, lundi dans la capitale britannique, le président Uhuru Kenyatta a lancé la négociation de la première obligation verte du Kenya à la Bourse de Londres (LSE).
Dans le domaine de la finance verte (ou finance environnementale) et plus précisément de la « finance carbone », les « obligations climat » (« Climate bonds », qui font partie des « obligations vertes (« Green bonds »), sont des instruments financiers à revenu fixe. Elles sont considérées comme l’un des moyens de financement de la transition énergétique et/ou de l’atténuation des effets du changement climatique.
S’exprimant lors du lancement, le président Kenyatta a exhorté les investisseurs britanniques à utiliser le Kenya comme une porte d’entrée pour investir en Afrique et un pont vers le marché émergent de plus de 1,2 milliard de personnes créé par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
« Le Kenya est l’une des dix économies à la croissance la plus rapide du continent et l’une des nations les plus favorables aux entreprises en Afrique », a déclaré M. Kenyatta.
Avec un secteur des affaires dynamique et diversifié, le président kényan a souligné que l’environnement des affaires de son pays est classé parmi les trois premiers en Afrique.
Plus de 60 entreprises kényanes figurent dans le rapport « Companies to Inspire Africa » de la Bourse de Londres, dans des secteurs allant de l’agriculture à la technologie financière.
Le président, qui est à Londres pour assister au Sommet Afrique/Royaume-Uni, a déclaré qu’il est ravi d’ouvrir la journée de négociation à l’une des plus anciennes bourses du monde.
« Il n’y a pas de meilleur endroit pour apprécier les réalités de l’activité économique mondiale et les tendances d’investissement que cette salle des marchés », a déclaré le président Kenyatta.
L’obligation de 40 millions de dollars du promoteur immobilier Acorn Holdings, basé à Nairobi, qui a commencé à être négociée lundi à la LSE après son lancement par le président, devient la première obligation verte d’entreprise libellée en shillings kényans à être cotée au Royaume-Uni.
L’obligation, qui a été cotée pour la première fois à la Bourse de Nairobi la semaine dernière, aidera Acorn Holdings à lever des fonds pour construire des logements respectueux de l’environnement pour 50.000 étudiants à Nairobi.
Le président a assuré aux investisseurs potentiels que le Kenya continuera à développer l’environnement de l’investissement pour la finance durable, affirmant qu’un cadre politique qui permettra au pays d’émettre une obligation verte souveraine et de renforcer sa position en tant que centre financier régional a été finalisé.
« J’invite la LSE à continuer à travailler avec le Kenya pour atteindre cet objectif », a-t-il déclaré.
Le dirigeant kényan a salué la signature, l’année dernière, d’un protocole d’accord entre la Bourse de Nairobi (NSE) et la Bourse de Londres visant à travailler avec les entreprises kényanes afin de les aider à étendre leur empreinte en les faisant coter conjointement à la bourse de Nairobi et à celle de Londres.
Il a également félicité la LSE pour avoir été la première bourse mondiale à mettre en place un segment d’obligations vertes dédié au besoin mondial d’infrastructures intelligentes sur le plan climatique.
« Je note qu’à ce jour, la LSE a admis plus de 200 obligations du monde entier, réunissant plus de 33 milliards de livres sterling de capitaux pour le développement durable », a-t-il souligné.
Le président Kenyatta a fait remarquer que les obligations climat offrent une grande opportunité aux pays africains ainsi qu’à ceux de la région des Caraïbes et du Pacifique, qui sont fortement menacés par les effets du changement climatique, d’accéder à des capitaux à grande échelle pour une croissance durable.
Le dirigeant kényan a assuré aux investisseurs que l’Afrique offre des possibilités d’investissement sans précédent, affirmant que le continent détient plus de 30% des réserves mondiales de ressources naturelles, qu’il possède certaines des économies à la croissance la plus rapide au monde, une classe moyenne en pleine expansion et un potentiel de consommation inexploité.
« L’Afrique est également un continent très jeune, avec 60% de sa population âgée de moins de 25 ans. Il n’y a probablement pas de meilleur moment pour que les nations africaines et le Royaume-Uni explorent des moyens nouveaux et innovants d’approfondir les partenariats de longue date qui existent entre nos nations », a déclaré le président Kenyatta.
Suite à son vote historique de sortie de l’Union européenne, Kenyatta a déclaré que le Royaume-Uni avait prend un nouveau départ pour construire des partenariats d’investissement encore plus solides avec l’Afrique.
Le secrétaire d’État au développement international, Alok Sharma, a déclaré que l’une des raisons de l’émission d’obligations vertes est le soutien apporté par le gouvernement britannique en termes d’environnement réglementaire et de garanties partielles pour les investisseurs.
« C’est un moment historique, ici comme dans tout Londres car, nous sommes ici aujourd’hui à cause du Sommet sur l’investissement entre le Royaume-Uni et l’Afrique. Nous avons plus de huit des 50 économies à croissance rapide dans le monde en Afrique », a déclaré M. Sharma.
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