Dans un discours prononcé dimanche, le président rwandais Paul Kagame a réaffirmé sa détermination à protéger son pays face aux menaces extérieures, au moment où l’Angola appelle à un cessez-le-feu immédiat dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Le président rwandais Paul Kagame a lancé un appel sans équivoque à ses concitoyens dimanche 16 mars, les exhortant à résister fermement face aux menaces qui pèsent sur leur nation.
« Il n’y a rien qui puisse nous arriver de pire que la tragédie à laquelle nous avons survécu. C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur de parler, de nous battre pour nous-mêmes et contre ceux qui veulent nous anéantir », a déclaré le chef de l’État rwandais lors d’une rencontre avec des citoyens dans le cadre du programme « Kwegera Abaturage » (Se rapprocher des citoyens).
Ces propos musclés interviennent au moment même où le président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço, également président en exercice de l’Union Africaine, a lancé un appel pressant à toutes les parties en conflit dans l’est de la RDC pour « cesser toute hostilité » à partir de minuit ce 16 mars 2025.
« Une menace existentielle »
Le discours de Kagame, imprégné de références au génocide de 1994, reflète la position intransigeante du Rwanda face à ce qu’il considère comme des menaces persistantes. Son ministre des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, a renforcé cette position lors d’une interview accordée à la RTBF le 12 mars, declarant qu’« il est normal que le Rwanda déploie ses mesures pour protéger notre population ». Il a qualifié la situation de « menace permanente depuis ces 30 dernières années de la part de la RDC, de la part des différents gouvernements congolais, de la part des différentes milices. »
Le ministre a catégoriquement rejeté les accusations d’implication territoriale rwandaise dans l’est de la RDC. « Qui a pris des territoires à l’est de la RDC, Goma, Bukavu, c’est le M23 qui est un mouvement congolais. Le Rwanda, comme je l’ai expliqué, ne prend pas de territoire à l’est de la RDC », a-t-il déclaré.
L’appel de Luanda pour un cessez-le-feu immédiat
L’appel au cessez-le-feu du président angolais stipule clairement que l’arrêt des hostilités doit inclure « toutes les éventuelles actions hostiles contre les populations civiles, aussi bien la conquête des nouvelles positions dans la zone en conflit », afin de créer un climat de désescalade propice aux « conversations de paix à avoir lieu, très prochainement à Luanda, entre la République démocratique du Congo et le M23. »
Cette initiative diplomatique survient quelques jours après la décision de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) de mettre fin au mandat de sa mission militaire en RDC (SAMIDRC) et d’entamer un retrait progressif des troupes déployées, lors d’un sommet extraordinaire tenu le 13 mars à Harare sous la présidence du Dr Emmerson Mnangagwa.
AC/Sf/APA