Les dirigeants et experts du monde entier se réunissent aux MEDays à Tanger pour proposer de nouvelles idées et des solutions transformatrices pour relever les défis des économies émergentes.
Tanger accueille une nouvelle édition des MEDays, un événement majeur pour les décideurs et experts venus des quatre coins du globe. Sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, ce forum, organisé au Palais des Arts et de la Culture, s’impose comme un espace d’échanges et de propositions autour des défis mondiaux actuels. L’édition 2024, placée sous le thème « Souveraineté et résilience : vers un nouvel équilibre mondial », réunit pendant une semaine des participants issus de plus de 100 pays, parmi lesquels chefs d’État, experts et acteurs économiques de premier plan.
Avec plus de 6 000 participants, les MEDays se positionnent comme un lieu privilégié pour aborder des questions stratégiques essentielles. Cette année encore, Tanger devient le point de convergence de réflexions multidimensionnelles sur des sujets tels que les inégalités Nord-Sud, les défis climatiques, et la réforme de la gouvernance mondiale. Rebaptisé cette année « Forum du Sud », cet événement met en lumière les aspirations et les solutions portées par les économies émergentes.
Parmi les nombreuses conférences, la table ronde intitulée « La prospérité mondiale par l’investissement stratégique » a suscité un vif intérêt. Modérée par Manal Bernoussi, elle a permis à des intervenants de renom de partager leurs expériences. Amadou Oury Bah, Premier ministre de la République de Guinée, a retracé le parcours de son pays, passé d’un modèle socialiste à une ouverture progressive sur les investissements étrangers. « Nous avons pris un mauvais départ après l’indépendance, mais nous nous efforçons désormais de rattraper ce retard », a-t-il déclaré. Ce témoignage a illustré les possibilités de transformation économique par des politiques adaptées et des partenariats internationaux.
Les discussions ont également mis en exergue des priorités telles que l’énergie renouvelable et la bonne gouvernance. Jeremy Lin, vice-président exécutif de Huawei Afrique du Nord, a souligné l’opportunité que représente l’énergie solaire pour le continent africain, riche de plus de 3 000 heures d’ensoleillement annuel. Parallèlement, Francis Lazalo Kasaila, ancien ministre des Affaires étrangères du Malawi, a insisté sur l’urgence de lutter contre la corruption, qualifiée d’« obstacle majeur » à tout progrès durable.
Un consensus s’est dégagé autour de l’importance de l’éducation et de la formation des jeunes. Gbehzohngar Milton Findley, ancien ministre libérien, a rappelé que « l’investissement dans l’éducation et les compétences est indispensable pour libérer le potentiel des jeunes générations africaines ». Cette approche, selon les intervenants, représente un levier essentiel pour stimuler la croissance et renforcer la résilience des économies en développement.
Pour sa 16e édition, les MEDays confirment leur rôle central dans la mise en lumière des initiatives et des perspectives portées par les pays du Sud. Tanger, le temps d’une semaine, devient un laboratoire d’idées et un espace de dialogue où les solutions concrètes émergent des débats. Ce rendez-vous illustre la volonté croissante des économies émergentes de peser dans les discussions mondiales et de façonner leur propre avenir.
Les MEDays 2024 marquent ainsi une nouvelle étape dans la réflexion collective sur les défis globaux et sur le rôle que l’Afrique et ses partenaires peuvent jouer dans la construction d’un équilibre mondial plus inclusif.
MK/Sf/ac/APA