Alors que le pays fait face à une épidémie historique, Médecins Sans Frontières (MSF) alerte sur la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures d’eau et d’assainissement pour endiguer la maladie sur le long terme.
Le Zimbabwe est aux prises avec la deuxième plus grande épidémie de choléra de son histoire. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), cela a commencé le 12 février 2023 et, à ce jour, « plus de 600 personnes sont mortes du choléra et plus de 35 000 ont été infectées. »
MSF avertit que « pour éviter que les gens ne tombent continuellement malades et pour sauver des vies, le Zimbabwe doit investir dans ses infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH). »
Le choléra, une maladie potentiellement mortelle causée par des bactéries dans l’eau insalubre, se propage rapidement faute d’accès à l’eau potable et à des infrastructures sanitaires adéquates. Comme l’explique MSF, « le problème des épidémies récurrentes au Zimbabwe est un problème de systèmes d’eau et d’égouts vétustes et dégradés dans les zones urbaines. »
Les communautés rurales ne sont pas épargnées. « Dans le district de Buhera, où nos équipes ont soutenu la lutte contre le choléra, les villageois ont dû boire l’eau de la rivière, qu’ils partageaient avec les animaux », rapporte MSF.
A Mbire, « nos équipes ont remarqué qu’il y avait une couverture de 52% pour les sources d’eau potable, tandis que 48% provenaient de la rivière, et une couverture dérisoire de 37% pour les latrines. »
Les zones minières artisanales sont également touchées. Les mineurs accèdent à l’eau provenant de sources contaminées comme les mines déversées et les rivières voisines, créant un terrain fertile pour le choléra, constate MSF à Shamva.
Même certaines communautés religieuses opposées aux médicaments modernes facilitent la propagation en utilisant l’eau insalubre.
« L’élément commun à toutes ces communautés est le manque d’accès à l’eau potable et à des installations d’égouts adéquates. Ce problème doit être résolu de toute urgence pour contrôler les épidémies », insiste MSF.
La pénurie mondiale de vaccins contre le choléra ne permettra pas d’endiguer l’épidémie à court terme. « Les pays ne devraient donc pas compter sur la vaccination pour prévenir ou freiner les épidémies de choléra », affirme MSF, qui appelle à investir d’urgence dans le remplacement des systèmes d’eau et d’égouts vétustes.
Bien que les efforts en cours du gouvernement et des ONG portent leurs fruits, MSF prévient que « sans action pour garantir l’accès à l’eau potable, le choléra risque de réapparaître régulièrement. »
ARD/ac/APA