Asmara déclare qu’elle ne s’opposera pas à une déclaration attribuée au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmad, selon laquelle la récupération éventuelle de l’accès à la mer Rouge est une question existentielle.
Le Premier ministre Abiy a provoqué des remous dans son propre pays après avoir déclaré que l’Ethiopie avait des raisons « historiques, géographiques, ethniques et économiques » de réclamer l’accès à la mer, qui a pris fin lorsque l’Erythrée s’est séparée du reste du pays au début des années 1990.
Après des mois de spéculation sur le fait que le Premier ministre éthiopien prépare un programme pour la mer Rouge, la situation est devenue claire lorsqu’il a réuni son parti et les représentants du gouvernement pour leur dire que l’accès à la mer Rouge était une question existentielle pour son pays, le plus grand pays enclavé d’Afrique.
Sa déclaration a suscité de nombreuses conversations sur les réseaux sociaux, tant de la part des Erythréens que des activistes éthiopiens.
Si les spéculations vont bon train, l’écrasante majorité d’entre eux tend à penser que le Premier ministre met à l’ordre du jour la question de la mer Rouge dans le but de détourner l’attention du public des multiples crises préjudiciables auxquelles son gouvernement est confronté.
Les Ethiopiens du pays et de l’étranger ont critiqué sa déclaration sur la mer Rouge, la jugeant irréfléchie et irresponsable.
Lundi, le gouvernement érythréen a réagi à la situation en se contentant de quelques lignes publiées par son ministère de l’information, qui conseillait aux organismes concernés de ne pas se laisser provoquer par cette situation.
La déclaration ne mentionne pas le Premier ministre Abiy Ahmed et ne fait pas non plus référence à sa déclaration sur la récupération de la mer Rouge.
« Les discours – réels ou présumés – sur l’eau, l’accès à la mer et d’autres sujets connexes, qui ont été diffusés ces derniers temps, sont nombreux et excessifs. L’affaire a laissé perplexes tous les observateurs concernés. Le gouvernement érythréen réaffirme à plusieurs reprises qu’il ne se laissera plus jamais entraîner dans de telles allées et plates-formes », indique la déclaration.
L’Ethiopie et l’Erythrée se sont livré une guerre frontalière acharnée au début des années 2000 et étaient techniquement en guerre jusqu’à ce que Abiy Ahmed devienne Premier ministre et tende la main au président Isaias Afwerki.
Les deux pays sont passés du statut d’ennemis acharnés à celui d’alliés lors d’un récent conflit entre le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Les forces érythréennes s’étaient infiltrées dans le Tigré et auraient combattu aux côtés des troupes fédérales éthiopiennes contre les combattants du TPLF.
MG/as/fss/te/APA