Le dernier président de l’Assemblée nationale sous le régime du président guinéen renversé Alpha Condé a été remis en liberté lundi 9 octobre.
Amadou Damaro Camara obtient une liberté provisoire. L’éphémère chef du parlement en Guinée (avril 2020 – septembre 2021) était placé sous mandat de dépôt sept mois après le coup d’Etat contre le président Alpha Condé.
Inculpé le 28 avril 2022, il est poursuivi par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) pour le détournement présumé de quinze milliards de francs guinéens, environ plus d’un milliards de francs CFA. Ce montant était destiné à la construction du futur siège du parlement guinéen.
Présenté lundi 9 octobre pour sa première comparution devant la chambre de jugement de la Crief, l’homme politique guinéen, âgé de 71 ans, économiste de formation et originaire de N’Zérékoré, en Guinée forestière (sud-est), a plaidé non coupable des chefs d’accusations de « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité ».
Dans un long discours tenu devant le juge Francis Kova Zoumanigui, l’ancien président de la neuvième législature a expliqué comment il a géré les quinze milliards de GNF sur lesquels portent aujourd’hui des soupçons de malversations. Estimant que leur client a donné des réponses tendant à faire croire sa bonne foi dans ce dossier, les avocats de la défense ont formulé une demande de mise en « liberté conditionnelle » auprès de la Cour qui a répondu favorablement.
Ainsi, après un an et demi de détention, Amadou Damaro Camara est rentré chez lui dans la soirée du lundi alors qu’il était convalescent avant la rentrée judiciaire en Guinée début octobre 2023.
ASD/odl/te/APA