Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur l’ouverture ce jour des dialogues lancés d’une part par le pouvoir et d’autre part par une grande partie de la société civile avec certains opposants radicaux, sur fond de division de la classe politique sénégalaise et une violence sans commune mesure entourant le procès criminel d’Ousmane Sonko à la veille de son verdict et à neuf mois de l’élection présidentielle.
Le Soleil se fait l’écho du lancement du dialogue national, ce mercredi, au palais de la République, par le président Macky Sall, avec « en ligne de mire, des consensus durables » pour surtout pacifier l’espace sociopolitique troublé en ce moment. « Depuis son appel pour des concertations, les partis et coalitions, les acteurs de la société civile se sont prononcés pour ou contre. Cependant, beaucoup ont décidé de répondre à l’appel du chef de l’État », indique le quotidien national.
Mais Walf Quotidien considère que c’est « à chacun son dialogue » eu égard aux « concertations séparées » du pouvoir et du Mouvement des forces vives de la nation (F24) dont la mission principale est de lutter contre les velléités de troisième candidature prêtées à Macky Sall à neuf mois de la présidentielle de 2024.
Le F24 tiendra notamment son « dialogue du peuple » aux Parcelles assainies, dans la banlieue dakaroise, en l’absence probablement d’Ousmane Sonko, considéré comme le leader de l’opposition et barricadé par la police dans son domicile, dans l’attente du verdict sur le procès criminel l’opposant avec la jeune masseuse Adji Sarr qui l’accuse de viols et menaces de mort, un dossier que le maire de Ziguinchor (sud) considère comme un « complot politique » destiné à empêcher sa candidature à la présidentielle de 2024.
Cette division dans les échanges fait dire à Walf Quotidien que « les hostilités entre le pouvoir et l’opposition ne sont pas prêtes de s’estomper. Ce jour sera le mercredi des dialogues. Non pas un dialogue qui va réunir tous les protagonistes autour d’une table avec un président Macky Sall qui joue avec les arbitres, mais ces concertations se feront séparément avec les deux camps ».
C’est tout bellement que L’Observateur qualifie les tables de discussion, au palais et dans la banlieue dakaroise, en « dialogues de sourds ». Comme un match de football, décrit Bés Bi, les initiateurs du « dialogue national » et du « dialogue du peuple » joueront sur des terrains différents, matérialisant la division de la classe politique dans le pays à travers une nouvelle devise, « Un peuple, un but, deux camps », différente de celle qu’avaient laissé le premier président Léopold Sédar Senghor (1960 – 1980) et ses contemporains.
Sur un autre sujet, L’Observateur effectue un « retour de flammes dangereux » au « lendemain des manifestations » à Dakar, consécutivement au « blocus » du domicile de l’opposant Ousmane Sonko qui a conduit à des séries de violences, à vingt-quatre heures du délibéré de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar sur le procès l’opposant à la masseuse Adji Sarr, qui l’accuse depuis 2021 de viols et menaces de mort.
Le journal revient sur « l’intense traque des pyromanes » qui ont voulu s’attaquer notamment à la maison du maire de Dakar, Barthélémy Dias, en froid depuis quelques temps avec Ousmane Sonko. Mais ce ne sont pas que les maisons de responsables du pouvoir qui sont attaquées parce que « le siège du parti Pastef (de Sonko) et la maison de Aida Mbodj (ont été également) incendiés », précise le journal, soulignant « la peur bleue des concessionnaires automobiles ».
Pour Bés Bi, ces « violences entre opposition et pouvoir » sont la manifestation du « règne de la terreur ». Après les avoir condamnées, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, « calme le jeu et menace la diaspora qui soutient les manifestants » pyromanes. Le journal note aussi que « l’Eglise dénonce l’appel à manifester en plein pèlerinage » marial de Popenguine, un événement annuel célébré au Sénégal à chaque Pentecôte.
ODL/ac/APA