Les rebelles du M23 opérant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) accusent les forces gouvernementales congolaises de violer un cessez-le-feu négocié par les dirigeants régionaux après avoir « délibérément ciblé et tué des civils ».
Dans un communiqué parvenu mercredi à APA, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a déclaré que la coalition gouvernementale profitait du déploiement lent des contingents de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) dans les zones évacuées par les rebelles pour commettre des représailles contre des éléments désarmés.
Selon lui, le M23 s’était retiré de « la plupart des zones sous son contrôle », notamment Karuba, Mushaki, Kilorirwe, Kitchanga, Mweso, Kishishe, Bambo, Bunagana, Tchengerero, Kiwanja et Kinyandonyi.
Les témoignages recueillis lundi suggèrent que le M23 avait retiré ses combattants de Kiwanja, dans la province du Nord-Kivu, permettant au contingent ougandais de la force régionale de prendre le relais.
Les rebelles ont commencé à se retirer des territoires occupés en décembre dernier, conformément aux termes de l’accord de Luanda conclu dans la capitale angolaise un mois plus tôt.
Depuis son déploiement, la force régionale, composée de troupes du Kenya, de l’Ouganda, du Burundi, du Soudan du Sud, occupe des positions abandonnées par les rebelles.
« Nous assistons à des retards de déploiement des troupes [par la force régionale] dans d’autres zones évacuées par le M23, notamment Kishishe, Bambu, Kibirizi, shasha, Kisharu, Busanza, Ngwenda, Mabenga, Tongo et Nyamilima, ce qui laisse les communautés locales à la merci » de la coalition gouvernementale qui comprend des milices comme les FDLR et les Mai-Mai et des mercenaires, a affirmé M. Kanyuka.
« Le gouvernement de la RDC doit cesser de réoccuper les zones évacuées par le M23, de tuer, harceler des civils innocents, et de piller et détruire leurs biens. Il doit désarmer ses forces de milices, y compris les FDLR et les mercenaires, et les rapatrier immédiatement dans leurs pays d’origine », a-t-il déclaré.
Depuis juin dernier, sept pays de la Communauté régionale d’Afrique de l’Est ont donné leur feu vert pour que la force régionale permanente de l’EAC déploie ses troupes dans l’est de la RDC.
Le Kenya dirige actuellement l’opération de pacification de la région troublée, qui abrite des dizaines de groupes rebelles.
CU/as/lb/APA