Des chercheurs estiment qu’une évaluation plus complète de l’aptitude visuelle à la conduite par le champ visuel permettrait de contribuer à réduire la mortalité routière.
Au Sénégal, « les troubles visuels ont été incriminés dans 20 % des causes d’accidents, mais ils ne sont pas concernés par les mesures prises par l’Etat pour lutter contre l’insécurité routière », selon les porteurs du projet « Contribution à la sécurité routière par le champ visuel ». Pour obtenir un permis, seule l’acuité visuelle est évaluée au niveau des centres agréés qui, par ailleurs, sont dépourvus de spécialistes de la vision, poursuivent-ils.
Partant de ce constat, Novartis a établi un partenariat avec la Faculté de Médecine (UFR Santé) de l’Université Iba Der Thiam de Thiès en faveur de la sécurité routière et a lancé, mercredi, un programme de sensibilisation aux maladies oculaires et au glaucome à travers diverses activités.
A travers cette initiative, les deux entités proposent une évaluation plus complète de l’aptitude visuelle à la conduite par le champ visuel afin de contribuer à réduire la mortalité routière. « Pour déterminer une aptitude visuelle à la conduite automobile, la mesure de l’acuité visuelle seule est insuffisante. Il est nécessaire d’adjoindre l’examen du champ visuel, pour l’assurance d’une meilleure sécurité routière », estiment-elles.
De façon plus spécifique, ce programme permettra de mettre en place un centre de vision de référence pilote à Thiès ; de proposer aux autorités étatiques un protocole d’évaluation de la vision pour garantir l’aptitude à la conduite ; et de disposer de ressources humaines qualifiées en orthoptie pour décentraliser la prise en charge dans l’ensemble des centres agréés des régions. Cette première phase du projet va coûter 489 350 000 FCFA dont 220 millions sont à mobiliser.
Lors d’une étude menée en 2017 au Sénégal, il a été découvert que 21% des titulaires de permis de conduire ont des troubles visuels qui affectent leur capacité à conduire.
Avec 600 décès sur 4000 accidents/an et 137 M$ (74 milliards de FCFA) de dégâts matériels, les accidents de la route de par leur fréquence et leur gravité sont devenus un véritable problème de santé publique au Sénégal.
ARD/ac/APA