L’adoption de l’Intelligence artificielle (IA) dans la gestion des ressources humaines peut conduire, selon des analyses, à des embauches plus précises, réduisant les inadéquations et augmentant la productivité globale.
Dr Redda Ben Geloune, expert en Intelligence artificielle, a présenté ce mercredi 5 juin 2024, à Abidjan, un pan des résultats de ses recherches doctorales sur l’IA au niveau de la gestion des ressources humaines dans le contexte organisationnel.
Les modèles d’Intelligence artificielle ont montré une précision de prédiction de 85% par rapport aux 60% des méthodes statistiques conventionnelles, a fait savoir Dr Redda, ajoutant que « quant aux décisions humaines, leur précision est uniquement de 49% ».
« Aujourd’hui, il faut comprendre qu’une entreprise qui implémente l’IA a un gain de productivité de 25%, mais en termes d’amélioration de la profitabilité, les entreprises qui implémentent les technologies liées à l’IA, améliorent de 15% leur profitabilité », a-t-il déclaré.
L’Intelligence artificielle, expliquera-t-il, est une branche de l’informatique qui vise à créer des systèmes capables de simuler certaines fonctions cognitives humaines et à reproduire ou surpasser certaines tâches généralement associées à l’intelligence humaine.
Selon Dr Redda Geloune, l’Intelligence artificielle est basée sur trois piliers, le développement des algorithmes, la capacité à collecter une quantité massive de données (Big Data) et la croissance des capacités computationnelles et de stockage.
Cet expert en IA, directeur du MBA Entrepreneuriat et Innovation à l’Institut français de gestion (IFG), note que le développement de la puissance computationnelle et de stockage localement, ainsi que des compétences constituent une soupape de sûreté pour impulser l’IA et contrôler ses données.
« Quand on améliore la productivité de l’entreprise, automatiquement, de manière économique, on contribue au Produit intérieur brut », a relevé Dr Redda Geloune, faisant observer qu’on peut développer des applications sur l’IA liées à toute activité, toutefois faudra-t-il avoir des données massives.
La Côte d’Ivoire compte 65.000 entreprises, dont 4% contribuent à 96% du PIB du pays. Dans une projection, il simule que si 10% des entreprises ivoiriennes embrassent les technologies liées à l’IA, « on va améliorer le PIB du pays de 2% ».
Au niveau politique, Redda appelle à une véritable stratégie nationale d’implémentation de toutes les technologies liées à l’AI. En outre, les dirigeants doivent « soutenir l’intégration de l’IA dans les entreprises par les réglementations et les incitations ».
Il faut « impérativement développer la puissance computationnelle » et le stockage des données des pays africains au plan local, a insisté M. Redda, pour qui, avec les technologies liées à l’IA, il y a un leadership régional à prendre pour les Etats.
AP/APA