Cette mesure intervient à un moment où les Zimbabwéens préfèrent les devises étrangères à la monnaie locale.
Le Zimbabwe est sur le point d’introduire une monnaie numérique adossée à l’or comme monnaie légale, dans le but de se protéger contre la volatilité de la monnaie locale, a déclaré dimanche le gouverneur de la banque centrale John Mangudya aux médias d’Etat.
Selon M. Mangudya, la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ) dévoilera bientôt des « jetons d’or numériques », une forme de monnaie électronique adossée à l’or détenu par la banque centrale.
Les jetons d’or numériques proposés permettraient à un plus grand nombre de Zimbabwéens de se protéger contre la volatilité de la monnaie en complétant les pièces d’or existantes qui ont été introduites par la RBZ en juillet 2022 afin de réduire la demande de dollars américains dans le pays.
Face à une faiblesse de la monnaie locale, Les Zimbabwéens préfèrent les billets vers américains, qu’ils considèrent comme plus acceptables à l’étranger et mieux à même de conserver leur valeur à long terme.
Selon M. Mangudya, la RBZ a remarqué que « la demande de devises étrangères, outre le fait qu’elle est motivée par la nécessité d’importer des biens et des services au Zimbabwe, est également considérée comme une réserve de valeur ».
« Nous répondons à cette demande de réserve de valeur en augmentant le nombre de pièces d’or sur le marché afin de gérer cette demande », a expliqué le gouverneur de la RBZ.
M. Mangudya a ajouté que la RBZ introduira bientôt «des jetons d’or numériques pour permettre à ceux qui ont peu de monnaie locale d’acheter des unités d’or, afin de ne laisser personne ni aucun endroit derrière ».
La proposition d’introduction de la monnaie numérique intervient à un moment où les autorités monétaires du Zimbabwe luttent pour contenir un marché parallèle des devises florissant, où le dollar américain s’échange à plus de 2.000 dollars zimbabwéens, contre environ 1.000 dollars zimbabwéens sur le marché officiel.
La plupart des Zimbabwéens disposant d’un excédent de dollars locaux souhaitent rapidement les échanger contre le dollar américain, plus stable, sur le marché parallèle, ce qui fait grimper les taux sur le marché non officiel.
JN/fss/ac/APA