Ce jeudi 24 août, à Dakar, la Coordination des associations de presse du Sénégal (Cap) démarre la thérapie d’un grand corps malade.
« Apporter des réponses aux maux et contraintes qui pèsent sur la presse », c’est le résultat attendu des réflexions initiées par les différents acteurs du secteur. Au Sénégal, reconnaissent les professionnels de l’information et de communication, le paysage médiatique est un capharnaüm.
Pour remettre de l’ordre dans le domaine, la Coordination des associations de presse du Sénégal (Cap) est à pied d’œuvre. Les Assises nationales qu’elle a convoquées doivent permettre « de définir une vision globale à moyen et long terme ».
Objectif, d’une part « faire du secteur de l’information et de la communication un levier stratégique dans le processus de consolidation de la démocratie et de la liberté d’expression, pour le renforcement des valeurs de paix, d’unité et de solidarité nationales » et d’autre part « l’ériger en pôle économique à valeur ajoutée, pourvoyeur d’emplois non précaires ».
Dans cette optique, « les jeunes reporters du Sénégal, en première ligne dans la quête de l’information, comptent jouer pleinement leur rôle afin que leurs préoccupations essentielles puissent être prises en compte », indique Migui Marame Ndiaye, le président de la structure qui les rassemble.
La Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) plaidera donc pour « l’amélioration des conditions de travail à travers une application effective de la législation du travail dans le secteur des médias ». En 2018, une nouvelle convention collective, la troisième après celles de 1973 et 1991, a été signée par le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse du Sénégal (Cdeps) et le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics). Mais les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs.
« Ce qui se passe dans le milieu de la presse est une honte pour le Sénégal. L’écrasante majorité des journalistes du privé, ne bénéficiant pas de couverture maladie, peinent à se soigner quand ils sont souffrants. À la retraite, ils arrivent difficilement à joindre les deux bouts parce que leurs cotisations sociales ne sont pas reversées à l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) », déplore M. Ndiaye.
Les prochaines Assises nationales, pense-t-il, seront ainsi « une belle opportunité pour demander à l’État de prendre les dispositions nécessaires à l’application de la législation du travail dans la presse en déployant notamment l’Inspection du Travail ».
Toutefois, « ce combat ne saurait mener à une opposition entre employeurs et travailleurs. C’est au contraire l’occasion de faire le ménage en vue d’éradiquer “ la racaille ” de la presse et d’accorder plus de place aux médias qui font des efforts dans le respect des règles qui régissent le secteur », souligne le président de la CJRS.
ID/ac/APA