L’Unicef qui note des « progrès réalisés » en matière de protection des enfants en Côte d’Ivoire, énumère des « défis persistants » dans l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
M. Jean François Basse, le représentant résident de l’Unicef en Côte d’Ivoire, était ce lundi 18 novembre 2024, l’invité des rédactions de Fraternité Matin, le journal pro-gouvernemental. Il a, à cette occasion, fait un bilan des actions de l’organisation onusienne dans le pays.
Il a exposé autour du thème « Les 35 ans de la Convention relative aux droits de l’enfant : Quelles avancées en Côte d’Ivoire ? ». Adoptée en 1989, la Convention relative aux droits de l’enfant a été ratifiée en 1991 par l’Etat de Côte d’Ivoire.
« Grâce à cette convention, la Côte d’Ivoire a accompli de grands progrès : accès renforcé à l’éducation, réduction de la mortalité infantile, protection accrue contre les violences », des résultats qui témoignent de l’engagement du gouvernement et des communautés locales, a-t-il dit.
Chaque année, quelque 5 millions d’enfants sont vaccinés en Côte d’Ivoire avec l’appui de l’Unicef dans les 113 Districts sanitaires du pays, où 12 359 agents de santé communautaires assurent les campagnes de vaccination, réduisant ainsi la mortalité infantile.
Des avancées notables
Le représentant résident de l’Unicef en Côte d’Ivoire a salué les efforts du gouvernement, visant à faciliter l’accès pour chaque enfant à l’enregistrement des naissances et à l’identité légale, tout en relevant que ce jour 78% des centres d’état civil dans les communes et sous-préfectures sont digitalisés.
Concernant la prévalence du travail des enfants, Jean François Basse a noté que la tendance est « en baisse constante », ce qui montre que le pays est sur « la voie de l’élimination totale des réformes dangereuses du travail des enfants ».
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire compte plus de 3 000 travailleurs sociaux qui gèrent les problématiques auxquelles les enfants et les jeunes sont confrontés. M. Basse a annoncé que l’Unicef compte intensifier la sensibilisation sur la protection de l’enfant avec la communauté des blogueurs.
En matière d’éducation, le gouvernement ivoirien a réalisé des investissements massifs, ce qui a accru le taux de scolarisation en Côte d’Ivoire, surtout dans les zones rurales. L’Unicef appuie, par ailleurs, l’Etat dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap.
« L’Unicef est fière d’avoir contribué à positionner l’agenda de la jeunesse parmi les priorités nationales. A travers le Programme jeunesse du gouvernement, de nombreux adolescents ont développé leurs compétences et ont vu leur employabilité s’améliorer », a-t-il poursuivi.
Avec le programme U-REPORT qui rassemble, aujourd’hui, plus de 4 millions de membres, beaucoup d’adolescents et jeunes ont pu prendre action en faveur de leurs communautés, a fait savoir M. Jean François Basse.
Des « défis tenaces » à relever
« Malgré des progrès à la fois remarquables et indéniables, des défis tenaces persistent. Les progrès réalisés en faveur des enfants les plus marginalisés doivent être intensifiés et accélérés », a déclaré M. Jean François Basse.
Il a fait observer qu’ « il y a en a qui meurent encore de maladies évitables et curables. Par ailleurs, les changements climatiques et la dégradation de l’environnement assombrissent l’avenir des enfants et appellent à agir de manière plus immédiate ».
M. Basse a, en outre, fait état du taux d’enregistrement des naissances des enfants de moins d’un an établi à 57,9% en 2023. Ce qui signifie que des enfants ne disposent pas encore d’un extrait d’acte de naissance, limitant leur accès à des services essentiels comme l’éducation et la santé.
Il a souligné « l’urgence silencieuse de la violence contre les enfants avec une augmentation notable de cas de violence sexuelle contre les filles », mentionnant que « la prévention des mariages et grossesses précoces requièrent des solutions et une approche associant l’ensemble de la société ».
Le représentant pays de l’Unicef s’est dit confiant d’un avenir plein de promesses pour les enfants de Côte d’Ivoire, où l’institution onusienne prévoit investir dans divers projets 202 millions de dollars, soit 125,1 milliards Fcfa, sur la période 2021-2025.
La Journée mondiale de l’enfance sera célébrée ce 20 novembre 2024 dans le pays. Elle sera couplée du 35ème anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant. Cette journée se veut un temps de plaidoyer sur les droits des enfants en vue de leur bien-être.
AP/Sf/APA