Un rapport récemment publié met en lumière la persistance des mutilations génitales féminines (MGF) à travers 94 pays, révélant que cette pratique néfaste touche un nombre bien plus important de filles et de femmes que ce que les estimations antérieures indiquaient.
Le rapport sur les mutilations génitales féminines (MGF)!présente des données inédites provenant d’enquêtes locales, de témoignages de survivantes, et des analyses d’activistes, soulignant la nécessité urgente de renforcer les efforts de protection et de prévention.
Le document, intitulé « Le moment est venu : mettre fin aux MGF, besoin urgent d’une réponse mondiale – Mise à jour quinquennale », publié par le End FGM European Network, Equality Now et The U.S. Network to End FGM/C, souligne que les mutilations génitales féminines existent dans des populations où elles étaient auparavant invisibles, y compris dans des pays comme l’Azerbaïdjan, le Cambodge et le Vietnam. De nouvelles données sont également disponibles pour des pays comme la Colombie, la Malaisie, les Émirats Arabes Unis et d’autres.
Le rapport montre que malgré des progrès dans certains pays, notamment au Soudan, en Indonésie et en France, la lutte contre les MGF est freinée par des obstacles significatifs, notamment l’absence de lois nationales spécifiques dans certains pays et un financement international insuffisant. Seulement 61% des pays concernés disposent de législations claires contre les MGF.
Les estimations révisées par l’UNICEF en 2024 montrent que plus de 230 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi ces pratiques. Ce chiffre a augmenté de 15% par rapport à l’estimation précédente en 2020, principalement en raison de nouvelles données provenant de pays où les MGF étaient peu documentées.
Les experts appellent à un financement accru et à la collecte de données plus détaillées pour développer des politiques efficaces. En effet, l’absence de données complètes permet à certains gouvernements de minimiser ou de nier l’ampleur du problème, retardant ainsi les actions nécessaires.
Les mutilations génitales féminines, considérées comme une grave violation des droits humains, entraînent de graves conséquences sanitaires et psychologiques pour les femmes et les filles. Malgré cela, la pratique reste courante dans certaines régions, et la médicalisation des MGF, où participent des professionnels de santé, devient un phénomène préoccupant.
Les organisations internationales, les gouvernements et les acteurs locaux doivent redoubler d’efforts pour mettre fin à cette pratique d’ici 2030, conformément à l’Objectif de développement durable 5.3 de l’ONU. Les survivantes doivent être placées au cœur des efforts, en veillant à ce qu’elles aient accès à des services de santé adaptés et à un soutien juridique.
Le rapport appelle à une collaboration internationale renforcée et à l’inclusion des voix des survivantes dans la lutte contre les MGF.
TE/Sf/APA