C’est la première fois que l’Etat ivoirien procède à la fermeture de la pêche marine en vue du repos biologique.
Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a relancé ce mardi 1er août 2023 les activités de la pêche artisanale maritime au débarcadère Mohammed VI de Locodjro, dans l’Ouest d’Abidjan, en présence des autorités coutumières et administratives.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la pêche artisanale marine est à l’origine de 68% des captures dans le monde, tandis que la pêche continentale représente un taux de 32%. Ce qui justifie cette mesure du gouvernement ivoirien.
La période de fermeture de la pêche pour l’année 2023 s’étend sur trois phases. La première part du 1er janvier au 13 mars pour les navires thoniers, la deuxième, visant les unités de pêches artisanales, du 1er au 31 juillet et la troisième phase pour les unités semi-industrielles et industrielles, du 1er juillet au 31 août 2023.
Attaher Maïga, le représentant résident de la FAO en Côte d’Ivoire, s’est félicité qu’après un mois de fermeture biologique, le pays rouvre la pêche artisanale marine, une initiative censée protéger la ressource halieutique, la renouveler et permettre que la production domestique puisse augmenter.
« Nous saluons cette mesure du gouvernement visant à préserver la ressource halieutique. Je souhaite que cette mesure soit durable, parce que c’est une mesure qui ne se fait pas en une seule fois, il faut que chaque année, on puisse pouvoir observer cette période », a dit M. Attaher Maïga.
La FAO qui accompagne les efforts nationaux, notamment tout ce qui touche à l’amélioration de la pêche et de l’aquaculture, a fait un don de certains équipements visant à aider les acteurs de la filière pour plus de sécurité alimentaire et aussi améliorer leurs pratiques.
Ces équipements comprennent des gilets, des filets et plusieurs autres lots d’une valeur totale d’à peu près 8 millions de Fcfa, au profit des acteurs de la filière pêche en Côte d’Ivoire, a indiqué le représentant résident de la FAO, M. Attaher Maïga.
Le ministre Sidi Touré a assuré que la fermeture de la pêche pour repos biologique va être effectuée « chaque année », car le poisson, en Côte d’Ivoire, est la première source nationale de protéine animale et sa consommation est supérieure à 20 Kg par habitant et par an, depuis 2016.
La production nationale, relèvera-t-il, est « comprise entre 70.000 et 100.000 tonnes par an pour un besoin de 650.000 tonnes par an ». En outre, « au niveau social, la pêche génère près de 100.000 emplois directs et fait vivre plus de 580.000 personnes ».
Le secteur post-capture contribue pour environ 82% des activités de la pêche dans le pays, a-t-il fait savoir, soulignant que la pêche artisanale marine représente entre 60 à 75% de la production marine et constitue à peu près 65% des emplois créés, dont quelque 70% des acteurs sont des femmes.
« Il y a des pêcheurs qui n’avaient pas bien préparé le repos biologique, mais aujourd’hui ils sont les premiers bénéficiaires, en ce sens qu’il y aura encore plus de poissons », a déclaré Abdramane Coulibaly, DG de la SMG, la société des mareyeurs grossistes opérant dans le faux thon en Côte d’Ivoire.
La production nationale de la pêche maritime, elle, est passée de 69.769 tonnes en 2003 à 42.738 tonnes en 2020, soit une baisse de 38,75%. Pour répondre aux besoins de la consommation, l’Etat ivoirien a recours à des importations massives car la production domestique ne couvre qu’à peine 18% des besoins du pays.
AP/APA